À Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, la situation des agents du secrétariat provincial du ministère de l’Intérieur soulève des inquiétudes majeures. Depuis octobre dernier, plus d’une centaine d’entre eux se sont vus retirés des listings de paie de la fonction publique sans explication claire. Cette exclusion inexpliquée les pousse aujourd’hui à faire entendre leur voix.Ce vendredi 22 novembre, une centaine d’agents concernés ont tenu un sit-in devant les locaux de l’Inspection générale des finances (IGF) à la Gombe, dénonçant le remplacement de leurs noms par ceux d’agents fictifs. Ce mouvement de protestation, empreint de frustration et de détermination, appelle les autorités compétentes à examiner de toute urgence ces irrégularités. Ces fonctionnaires victimes demandent notamment un « contrôle physique » au sein de leur service afin de mettre en lumière ces pratiques.David Luyeye, président syndical de l’Union des Fonctionnaires et Agents des carrières de l’administration publique, a pris la parole pour exprimer la détresse des manifestants. Il a fait remarquer que, malgré leur prestation régulière au sein des services comme la division urbaine du ministère de l’Intérieur, ces agents élagués des listings de paie sont privés d’une prime spécifique. « Nous observons avec désarroi que des fonds alloués par le gouvernement pour des agents réellement employés se retrouvent au profit d’individus fictifs », a-t-il affirmé.La colère de ces fonctionnaires met en lumière une problématique plus large qui gangrène la fonction publique en RDC : la gestion des listings de paie. Cette situation est emblématique d’un défi systémique de lutte contre la corruption et de renforcement de la transparence dans l’attribution des salaires des agents publics. Le recours fréquent aux fameux « agents fictifs » nuit non seulement aux véritables travailleurs, mais aussi à l’ensemble de l’appareil étatique.Une délégation a été reçue par un représentant de l’Inspecteur général des finances pour soumettre un mémorandum détaillant ces revendications. Ce dialogue préliminaire sera-t-il suffisant pour débloquer la situation ? Les fonctionnaires et l’opinion publique attendent désormais que des actions concrètes soient mises en œuvre pour tirer cette affaire au clair.Au-delà de l’indignation, c’est une plainte qui reflète une exigence plus large de justice et de respect pour les droits des travailleurs dans un secteur souvent miné par l’opacité administrative. Ces événements à Kinshasa nous rappellent l’importance de la transparence et de l’intégrité dans tout système de gouvernance. Alors que les regards se tournent vers l’IGF, beaucoup espèrent que cette institution saura jouer pleinement son rôle en garantissant une gestion plus transparente et équitable des fonds publics.
Source: radiookapi.net