L’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a franchi une étape cruciale le vendredi 22 novembre en adoptant le projet de loi des Finances pour l’exercice 2025. Cette décision, qui intervient à trois semaines de la clôture de la session budgétaire de septembre 2024, marque un tournant significatif dans la gestion économique du pays.Avec une augmentation impressionnante de 24,1 % du budget par rapport à l’exercice précédent, soit une progression de plus de 51 milliards de francs congolais, le budget 2025 atteint désormais 49.846,8 milliards de francs congolais, équivalant à environ 18 milliards de dollars américains. Cette hausse spectaculaire s’inscrit dans une ambition de renforcement des secteurs clés tels que la sécurité, l’agriculture, la pêche, l’élevage et le développement rural. Ces priorités traduisent la volonté du gouvernement congolais de répondre aux défis économiques et sociaux auxquels la population est confrontée.La Commission économique, financière et contrôle budgétaire (ECOFIN), chargée de l’analyse approfondie du projet, a recommandé plusieurs amendements avant que celui-ci ne soit soumis au vote de la plénière. Ces ajustements ont permis d’affiner les projections de dépenses et d’investissements, tout en tenant compte des réalités économiques du pays. Cependant, bien que le projet ait été adopté, il n’a pas échappé aux critiques.Lors du débat général qui a suivi la présentation de ce projet de finances, de nombreux députés nationaux ont exprimé leur inquiétude quant à la viabilité des projections budgétaires et des recettes escomptées. Le financement des dépenses, en particulier la politique salariale du gouvernement, suscite des interrogations majeures. Certains experts économiques estiment que l’exécution efficace du budget nécessitera une rigueur dans la gestion et une politique fiscale transparente, afin d’accroître les recettes internes et de réduire la dépendance vis-à-vis de l’aide externe.Cette augmentation des crédits alloués aux investissements constitue une opportunité pour le développement infrastructurel et la relance économique, mais elle pose aussi la question de la capacité de mise en œuvre des projets par les institutions concernées. Le défi consiste à traduire ce budget ambitieux en actions concrètes, capables d’impacter positivement la population congolaise.Alors que les prochains mois seront cruciaux pour l’approbation finale et l’exécution de ce budget, cette décision de l’Assemblée nationale reflète une dynamique politique et économique prometteuse. Une chose reste certaine : la pression sur le gouvernement pour prouver sa capacité à réaliser ces ambitions financières ne fera que croître.
Source: radiookapi.net