L’établissement d’expertise du contrôle de l’emploi public (ODEP), attribue la hausse des coûts de produits de première nécessité en République Démocratique du Congo (RDC) à la persistance d’un système néo-colonial.
Selon une récente analyse de cette organisation dédiée au contrôle citoyen, plusieurs facteurs participent à l’augmentation du coût de la vie et à la réduction du niveau de vie des citoyens dans le pays.
Le principal enjeu soulevé par l’ODEP repose sur la continuité du système néo-colonial. Les répercussions de l’exploitation économique historique du pays influent toujours sur la situation actuelle.
Afin de démontrer cette réalité de croissance des coûts et de réduction du pouvoir d’achat des citoyens, l’ODEP souligne que 18 produits ont subi une augmentation de prix considérable pour la période allant de 2019 à 2023.
Pour exemple, l’ODEP indique qu’un sac de fufu est passé de 89 000 CDF en 2019 à 161 000 CDF en 2023. Le sac de semoule de 25 Kg est passé de 20 500 CDF à 46 000 CDF.
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Un sac de charbon de bois (makala) se vend actuellement à 57 000 CDF alors qu’en 2019, il était proposé à 30 000 CDF. Il en va de même pour le sac de riz de 25 Kg qui s’achète actuellement à 57 000 CDF contre 27 000 CDF en 2019.
Le Président du Conseil d’administration de l’ODEP, Florimond Muteba, avance que les sociétés étrangères, fréquemment en collusion avec les élites locales, profitent des ressources naturelles de la RDC sans que cela n’apporte un réel avantage à la population.
« Ce contexte entrave le développement économique et provoque l’augmentation des coûts des biens de consommation », revendique-t-il.
L’ODEP dénote une autre cause. Le problème découle de l’application inappropriée des théories économiques libérales lors de l’élaboration des politiques publiques.
Selon Florimond Muteba, ces approches économiques qui favorisent la libre concurrence et la réduction de l’intervention de l’Etat ne prennent pas en considération les conditions spécifiques de la RDC. Par conséquent, les politiques économiques mises en place n’arrivent pas à dynamiser la croissance et à améliorer le niveau de vie de la population.
L’analyse souligne également la collaboration des classes dirigeantes avec l’impérialisme. Les liens forts entre certaines élites politiques et économiques congolaises et les puissances étrangères affectent les décisions politiques et économiques du pays. Cela conduit souvent à des accords déséquilibrés qui privilégient les intérêts étrangers au détriment du bien-être des citoyens congolais.
Enfin, la corruption généralisée et le détournement des revenus publics sont des fléaux qui entravent la bonne gouvernance en RDC. Les fonds qui devraient être utilisés pour le développement du pays et l’amélioration des services publics sont souvent détournés à des fins personnelles. Cela contribue à l’inefficacité des institutions publiques et à l’appauvrissement de la population.
L’analyse de l’ODEP révèle ces différents facteurs qui participent à l’augmentation du coût de la vie et à la réduction du niveau de vie en RDC.
Ainsi, l’ODEP met en lumière la nécessité de politiques économiques et de gouvernance plus équitables, ainsi que des mesures efficaces pour lutter contre la corruption. Ces initiatives sont essentielles pour favoriser un développement économique durable et améliorer le niveau de vie des Congolais.
Florimond Muteba note que la publication des études de son organisation a pour objectif non seulement d’interpeller le gouvernement congolais à prioriser des solutions avec les ressources disponibles dans le pays, mais aussi de sensibiliser les intellectuels congolais à proposer des réflexions pour influencer les politiques du pays.
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