L’économie congolaise se heurte à un obstacle de taille malgré une série de mesures destinées à la protéger. C’est du moins ce qu’estime l’analyste économique renommé, Dady Saleh, qui s’inquiète de l’insuffisance des actions gouvernementales en vue de soutenir efficacement l’industrie locale. Ce dernier souligne les limites inhérentes aux décisions prises par le ministère du Commerce extérieur destinées à prohiber l’importation de certains produits.
Depuis le 19 juillet 2024, un arrêté du ministre Julien Paluku a initié une suspension temporaire de l’importation de bières et de boissons gazeuses en République Démocratique du Congo pour une durée de 12 mois. La mesure vise à stimuler la production nationale, favoriser l’emploi local et améliorer les conditions de vie des producteurs nationaux. Cependant, Dady Saleh met en lumière une « inefficacité palpable » sur le terrain, où ces produits sont encore omniprésents, notamment au Nord-Kivu.
L’observance de la mesure semble être aléatoire, interpelle Dady Saleh, qui souligne « un manque de suivi et de clarté sur le terrain ». Cette question soulève une problématique plus large : assistons-nous vraiment à la protection des industries locales congolaises, ou est-ce que les intérêts étrangers continuent de primer ? Les questions demeurent sans réponse pour le moment.
Les observateurs se demandent si les stocks présents sur le marché résultent de ventes antérieures à cette interdiction ou d’un possible manque de rigueur dans l’application de la loi. Cette confusion illustre la nécessité d’un accompagnement soutenu et vigoureux des décisions administratives pour qu’elles se traduisent en avantages concrets pour les industries locales.
Par ailleurs, l’arrêté interdit l’importation de ciment gris, mais uniquement dans les zones Ouest et Sud-Est du pays, offrant ainsi une chance supplémentaire aux acteurs locaux de prouver leur capacité de production.
Alors que certaines régions peuvent bénéficier de dérogations d’importation en cas de difficulté d’accès aux produits locaux, la question essentielle est de savoir si l’État congolais parviendra à supprimer ce flou administratif et à appliquer des mesures optimales pour vraiment redresser son économie locale. Ne sommes-nous pas face à une énième promesse ambitieuse qui s’enlise ?
Source: radiookapi.net