Dans un contexte politique déjà tendu en République Démocratique du Congo, le président du parti Piste pour l’émergence s’est présenté, mercredi 30 octobre, devant le tribunal de paix de Kinshasa. En audience foraine à la prison centrale de Makala, il a fermement nié les accusations portées contre lui d’avoir incité ses partisans à la désobéissance civile.
Les faits reprochés remontent à son récent séjour à Lubumbashi où, lors d’une réunion avec ses partisans, il aurait lancé un appel à la prise de conscience citoyenne en déclarant : « Réveillez-vous, bravez la peur, apprenez définitivement à dire non. Ne laissez pas l’insécurité et la prédation devenir des normes ici. Tshisekedi a triché aux élections ». Des propos pour lesquels il réaffirme aujourd’hui qu’ils ne violent en rien la loi, insistant même sur leur véracité.
Pour le ministère public, ces paroles revêtent un caractère provocateur, suggérant qu’elles pourraient être interprétées comme une incitation à l’agitation publique et à la dissidence. L’accusation les qualifie de « faux bruits de nature à alarmer », un chef d’inculpation qu’il tente de défendre vigoureusement durant ce procès.
L’avocat de la défense, Maître Héritier Bulombo, insiste sur l’innocence de son client, arguant que l’énonciation d’opinions, aussi dures soient-elles, doit être protégée par la liberté d’expression. Le tribunal se trouve donc face à un dilemme : où est la limite entre l’exhortation au réveil citoyen et l’appel à la désobéissance civile?
Cette affaire prend place dans un climat où la sécurité en RDC et la légitimité des institutions continuent de susciter de vifs débats. Quelle en sera l’issue ? Une chose est sûre, les tensions récurrentes montrent bien la fragilité sous-jacente du paysage politique congolais.
Source: mediacongo.net