Dans un climat politique déjà tendu, le Président Félix Tshisekedi a déclenché une onde de choc en qualifiant la Constitution actuelle de « mauvaise ». Cette déclaration soulève des questionnements cruciaux : quelle légitimité accorde-t-on à des décisions politiques fondées sur un texte ainsi dénigré, et quelles répercussions cela pourrait-il avoir sur la scène internationale où il représente la République Démocratique du Congo ? L’ancien président du Bureau de la Conférence nationale souveraine, Laurent Monsengwo, fournissait un adage éclairant : « On ne brûle pas la maison avant d’avoir déménagé ». Un rappel pertinent pour Tshisekedi, qui semblerait vouloir reconfigurer les bases constitutionnelles sur lesquelles il est lui-même installé.
La perspective d’une révision constitutionnelle, qui permuterait le mandat présidentiel à durée prolongée, transporte le pays vers une inévitable incertitude politique. La promesse d’une alternance démocratique, célébrée lors de son investiture en janvier 2019, pourrait désormais être remise en question. Les espoirs de voir émerger un processus démocratique stable semblent s’effriter à l’aune des ambitions présidentielles révisées.
Pour l’UDPS et son cercle, ce repositionnement est périlleux, menaçant la crédibilité même de l' »Union sacrée », cette coalition forgée avec ceux qui, naguère, s’opposaient à une similarité de manœuvre sous Joseph Kabila. Ainsi, la dignité politique est mise à l’épreuve, car comment justifier cette volte-face auprès d’un public qui, jusqu’alors, avait salué l’alternance de 2018 comme le début d’une nouvelle ère ?
Sur le long terme, la supposée nouvelle Constitution pourrait repousser toute perspective d’alternance démocratique jusqu’en 2042, éradiquant l’espoir d’un véritable renouvellement politique. Alors que nous nous interrogeons sur l’objectif réel de ces changements, il convient de réfléchir à la sagesse d’organiser des élections si le fruit final n’est rien d’autre que le renouvellement d’un leadership messianique. La complexité de cette situation insiste sur la nécessité de préserver l’intégrité et l’authenticité du processus démocratique en RDC, garantissant que le Congo ne plonge pas dans un cycle perpétuel de révisions constitutionnelles au gré des intérêts personnels.
Source: mediacongo.net