Le marché Kitutu à Goma, dans la province du Nord-Kivu, reprend lentement ses activités après le tragique naufrage du MV Merdi sur le lac Kivu. Encore marqué par cet événement dramatique, le marché, autrefois vibrant et plein d’animation, affiche aujourd’hui une image bien différente. Ce jeudi 17 octobre, les étals étaient moins approvisionnés, un reflet de l’impact de la catastrophe sur la dynamique économique locale.
Mariam Mirindi, une figure clé du secteur agricole au sein du marché, énonce les défis auxquels font face les commerçants : « Depuis le naufrage, nous peinons à trouver des marchandises. Beaucoup hésitent à emprunter le lac. » En effet, l’accident a ébranlé la confiance des commerçants et transporteurs qui faisaient du lac Kivu une voie essentielle d’approvisionnement.
De son côté, Bahati Prince, secrétaire auprès de l’administrateur du marché, constate une chute des arrivées de bateaux : « Avant le naufrage, nous accueillions plus de six navires. Aujourd’hui, à peine deux s’aventurent ici, et seulement neuf boats contre 30 habituellement. Les armateurs sont encore en deuil, ce qui ralentit considérablement les échanges. »
La situation pousse certains commerçants à s’approvisionner au Rwanda, accentuant leur demande pour la réouverture de la route Goma-Minova, cruciale pour leur survie économique. Des liens solides existent entre les commercants et les victimes du naufrage, tant comme fournisseurs que comme clients, rendant leur disparition doublement lourde à supporter.
Malgré les épreuves, les négociants de Kitutu s’efforcent de garder le cap, cherchant à s’adapter et à reconstruire leur vie quotidienne. Alors que la crise en RDC se manifeste sous diverses formes, la résilience de ce marché témoigne de la force et de la détermination de toute une communauté face à une tragédie.
Source: radiookapi.net