Les chauffeurs de l’Union nationale pour la protection des camionneurs (UNPC) ont manifesté leur exaspération face à l’accumulation de taxes sur la route Lubumbashi-Likasi, un tronçon crucial de la province du Haut-Katanga. Jerry Kalamb, Secrétaire Général de l’UNPC, déplore que ces prélèvements causent un étouffement financier pour les transporteurs. En tout, plus de 270 dollars sont réclamés pour ces quelques kilomètres, une charge écrasante pour les camionneurs déjà fragilisés.
Kalamb décompose ces frais en expliquant que les conducteurs doivent débourser 150 dollars pour le péage de Kimbembe à Likasi. Une route de contournement de 27 kilomètres, créée pour détourner le trafic lourd du centre urbain de Likasi, impose un péage supplémentaire de 80 dollars. À cela s’ajoutent des frais de stationnement fixés à 35 dollars pour les camions à deux remorques, et 10 dollars pour ceux à une seule remorque.
La situation est aggravée par une taxe de 100 dollars dans le secteur de Kambove, et une taxe supplémentaire de 50 000 francs congolais (22 USD) réclamée par l’Agence nationale des renseignements (ANR) et la police des mines. Ces multiples interventions étatiques constituent un fardeau majeur pour l’activité économique autour de ce corridor stratégique en République Démocratique du Congo.
Face à cette situation, les camionneurs ont lancé un appel aux autorités pour réévaluer ces taxes, en particulier celles concernant le stationnement obligatoire. Le maire de Likasi, Henry Mungomba, a justifié l’instauration de ce parking par la nécessité de désengorger les routes. Cependant, en réaction à la grève des chauffeurs ce mardi 15 octobre, le gouverneur de province a suspendu temporairement le passage forcé au parking controversé.
La situation des camionneurs du Haut-Katanga illustre une réalité bien plus large : comment gérer l’équilibre entre infrastructure et fiscalité sans étouffer l’activité économique vitale? Un défi qui, au-delà des frontières de la RDC, trouve un écho mondial.
Source: radiookapi.net