La République Démocratique du Congo fait face, une nouvelle fois, aux tumultes de la nature. Près de 7000 personnes, habitant la chefferie de Mokambo dans le territoire de Mahagi en Ituri, sont en détresse croissante depuis que les eaux en furie du lac Albert ont englouti leurs vies et leurs moyens de subsistance. Comment une catastrophe naturelle, aussi rapide, peut-elle bouleverser tant de vies si loin des feux médiatiques ?
Depuis le mois de juin dernier, les eaux ont brisé le quotidien de cette communauté déjà vulnérable. La société civile locale rapporte que 3 500 familles ont vu leurs abris arrachés et détruits. L’histoire poignante de Benjamin Tonisho, père de huit enfants, incarne celle de milliers d’autres : « J’ai perdu beaucoup de choses. La maison construite démolie, les matériels de pêche ravagés, tous les meubles et matériels de la maison… » raconte-t-il, désespéré.
Dans un paysage dévasté, les champs de maïs, riz et manioc ont été submergés, augurant non seulement une catastrophe humanitaire immédiate, mais également une crise alimentaire en gestation. Grégoire Tumitho, président de la société civile locale, tire la sonnette d’alarme : « Quand les champs de riz, de manioc, des palmeraies sont sous l’eau, on va manquer de quoi manger. Il n’y aura même pas ces produits sur le marché. Il n’y aura pas de l’huile de palme, de manioc, un aliment de base qui nourrit la population. »
Dépossédés et désespérés, nombre d’habitants ont trouvé refuge dans les sites de déplacés qu’ils avaient quittés suite à une accalmie récente. D’autres ont rejoint les localités d’Apela, Ramogi et Ji, cherchant sécurité et espoir. Toutefois, là aussi, la vie n’offre guère de répit, et les privations quotidiennes s’accumulent.
Ce drame interroge sur la résilience de ces communautés face aux affres climatiques. Comment assurer une aide efficace dans une région où l’accès est limité et les défis immenses ? La solidarité nationale et internationale est cruciale pour empêcher que la détresse des victimes du lac Albert ne soit engloutie dans l’oubli.
Avec des conditions climatiques de plus en plus imprévisibles, l’actualité rdc nous rappelle l’urgence de repenser notre rapport à l’environnement pour prévenir de telles tragédies.
Source: radiookapi.net