La pénurie d’essence à Kinshasa atteint un paroxysme inquiétant, exacerbée par une situation opaque aux pompes. Les chauffeurs de taxis, taxis-bus, et conducteurs de motos se heurtent à de sérieuses difficultés pour s’approvisionner en carburant, un problème criant dans la capitale congolaise.
Interrogés ce mercredi 9 octobre, sur la ligne Beau-Marché-Ex-24 Novembre, ces conducteurs déclarent que cette crise résulte de la fermeture inexpliquée de nombreuses stations-service. L’un d’eux, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a dénoncé une ‘rétention de stock’, observée spécialement depuis que le gouvernement a imposé une baisse du prix à la pompe.
Il assure que certains pompistes exigent des sommes supplémentaires – un pourboire allant jusqu’à 2 000 FC – pour servir le précieux liquide, une situation qui aggrave encore l’accès au transport dans la ville. Ce délit, selon Emery Mbatshi Bope, président de l’Association des pétroliers privés de la RDC, est intolérable et va à l’encontre des récents accords entre le gouvernement et les compagnies pétrolières.
Bope fustige ces pratiques, rappelant que tout fut dicté par une concertation réfléchie pour ajuster le prix à la pompe. Il n’y a aucune raison valable pour retenir le stock, estime-t-il. Toutefois, certains pompistes mal intentionnés voient là une opportunité lucrative au mépris des lois économiques en vigueur.
Avec les nouveaux tarifs fixés par l’arrêté du ministre de l’Économie nationale du 3 octobre, le litre d’essence est à 2 990 francs congolais et celui du gasoil à 2 979 francs congolais. Mais ces ajustements peinent à soulager les frustrés acteurs du transport à Kinshasa. La population, prise en otage par cette crise, attend désespérément une intervention efficace de l’État pour rétablir une fluidité indispensable dans ses déplacements quotidiens.
Source: radiookapi.net