À l’occasion de la Journée Internationale du Café et du Cacao, célébrée le 1er octobre, une voix préoccupée s’est élevée au sein de l’Association des exportateurs de café et de cacao dans le Nord-Kivu. Serge Kambale Kwiratwiwe, coordonnateur national de cette structure, dresse un constat alarmant : la fraude et les tracasseries minent le secteur depuis des mois.
Le Nord-Kivu, longtemps reconnu pour ses terres fertiles, voit sa production agricole stagner, victimisée par une insécurité rampante et des infrastructures en décrépitude. « Il est impossible de parcourir 50 km sans rencontrer au moins quatre barrières. À chaque poste, des sommes importantes sont exigées », confie-t-il.
Ce ne sont pas les seuls obstacles. Le coût vertigineux du transport à l’exportation oppose une concurrence inégale avec les voisins est-africains. Là où l’Ouganda demande 80 dollars américains pour transporter une tonne de marchandises de Mpondwe à Mombasa, la RDC réclame entre 200 et 220 USD, martèle Kambale.
Cette situation encourage une contrebande qui amplifie la perte de traçabilité des produits, facilitée par une gestion étatique défaillante. « Le manque de supervision étatique propulse la fraude », insiste-t-il.
Dans un contexte où le rapatriement des devises devient un calvaire économique en RDC, comparé à sa gratuité ailleurs, les producteurs du Nord-Kivu s’interrogent : quelle sera la prochaine étape pour revitaliser ce secteur crucial pour l’économie locale ?
Alors que l’actualité RDC concentre son attention sur la quête de solutions, il est impératif que ces préoccupations trouvent écho auprès des instances décisionnelles. Le temps est-il enfin venu pour une réforme tant attendue pour la sécurité en RDC et la performance économique?
Source: radiookapi.net