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Violences sexuelles au camp de Bushagara : une urgence silencieuse

Dans le camp de déplacés de Bushagara, situé dans le territoire de Nyiragongo, en République Démocratique du Congo, la souffrance des femmes victimes de violences sexuelles trouve un écho particulier. Alors que plus de 5,856 ménages s’y abritent, l’ombre de la guerre laisse des cicatrices profondes, notamment pour ces femmes brisées par l’atrocité des viols.

La zone de santé de Nyiragongo, sous l’égide du Médecin Chef de Zone Thierry Turano, a instauré une prise en charge médicale gratuite pour toutes les victimes de violences basées sur le genre. Cette initiative est salutaire, car elle permet d’assurer un suivi médical rapide et efficace, un soin vital pour prévenir les complications post-traumatiques. Thierry Turano souligne l’importance cruciale du dépistage et du traitement précoces : « Nous demandons aux victimes de venir à temps pour bénéficier d’une prise en charge médicale adéquate. »

Les témoignages des survivantes, poignants, révèlent la dure réalité sur le terrain. Tupendane, l’une des victimes, raconte sa rencontre tragique avec ses agresseurs alors qu’elle cherchait de la nourriture pour ses enfants. Grâce à la bienveillance d’une passante, elle a pu trouver refuge dans un centre de santé où elle a reçu des soins appropriés. Elle témoigne avec émotion : « Aujourd’hui, je me sens bien grâce aux soins reçus. »

Boratwende explique également sa pénible expérience et l’aide essentielle qu’elle a reçue dans le camp. Dans un contexte où l’assistance humanitaire fait souvent défaut, les femmes sont poussées à prendre des risques considérables pour survivre. Cette situation critique a attiré l’attention de Maombi Noela, vice-présidente des déplacés, qui insiste sur la nécessité d’une vigilance collective et de stratégies de prévention pour protéger les femmes des dangers récurrents.

Samson Rukira, rapporteur général de la société civile de Rutshuru, appelle à des actions renforcées de la part du gouvernement pour instaurer des mesures de protection plus rigoureuses, tout en mettant en œuvre des mécanismes de prévention et de prise en charge psychosociale. Madame Muhawe Consolate, sensibilisatrice dans le camp, estime que les activités génératrices de revenus pourraient non seulement réhabiliter les victimes, mais aussi les prémunir contre de nouveaux dangers.

La dénonciation reste une arme potentielle contre l’impunité. Comme le souligne Maître Johnson Ishara, un défenseur des droits humains, les victimes doivent porter plainte pour que justice soit rendue. Le soutien juridique s’avère crucial pour accompagner ces femmes dans leur quête de justice.

Alors que le camp de Bushagara demeure un lieu de transition incertain pour beaucoup, la mise en place d’une structure sanitaire fonctionnant sans relâche représente un espoir tangible pour les femmes vulnérables, leur offrant non seulement des soins immédiats mais aussi une lueur d’avenir plus sûre.

Source: rtnc.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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