Depuis plusieurs jours, les habitants de Kisangani, chef-lieu de la province de Tshopo, assistent à une flambée des prix des denrées alimentaires sur les marchés locaux. Les causes de cette augmentation? Une dégradation avancée de la route nationale numéro 4 (RN4) reliant Kisangani à Beni, exacerbée par les récentes pluies qui transforment les chaussées en véritables bourbiers.\n\nDes centaines de camions, transportant des tonnes de haricots, d’oignons et d’ail, restent bloqués pendant des jours, voire des semaines, sans pouvoir avancer. Résultat : une partie importante de ces cargaisons pourrit sur place, faute de moyens de conservation adéquats. Les conducteurs, frustrés, relèvent des conditions de vie précaires en attendant de pouvoir avancer, témoigne un chauffeur désespéré après plus de deux semaines de calvaire sur la route.\n\nCette situation oblige les commerçants, une fois arrivés à destination, à vendre les rares produits rescapés à des prix exorbitants pour amortir les pertes. Le prix du kilo d’oignons, autrefois vendu entre 200 et 500 francs congolais, culmine maintenant à 8000 francs. Quant aux haricots, leur prix a doublé, passant de 1500 à 3000 francs, déplore une revendeuse sur le marché.\n\nPour tenter de pallier ce problème, camionneurs et commerçants appellent le gouvernement à accélérer le projet d’asphaltage de la RN4. En janvier 2024, le ministre des Infrastructures avait symboliquement débuté les travaux, mais ceux-ci n’ont toujours pas vu le jour. Dans un pays où la logistique est cruciale pour l’économie locale, cette situation reflète les défis structurels auxquels la République Démocratique du Congo fait face.\n\nEn attendant, la population de Kisangani subit une inflation galopante qui met à rude épreuve le pouvoir d’achat des ménages, questionnant l’efficacité des politiques publiques en matière d’infrastructure et de développement économique.
Source: radiookapi.net