Dans une décision suscitée par la nécessité de préserver la paix sociale, le ministre provincial de l’Intérieur du Kasaï-Central, Alain Lukusa Mpoyi, a promulgué une mesure incontournable pour les chefs coutumiers de cette région stratégique de la République Démocratique du Congo. La circulaire, signée le 19 septembre et rendue publique deux jours plus tard à Kananga, stipule que tout déplacement des autorités traditionnelles en dehors de leurs entités exigera désormais une autorisation officielle préalable.
Faut-il y voir un tournant significatif dans la gestion des affaires locales? Alain Lukusa Mpoyi semble l’affirmer, constatant que de nombreux chefs coutumiers préfèrent gérer leurs affaires à distance. Cette approche, selon le ministre, non seulement affaiblit le lien communautaire, mais alimente également les conflits locaux, susceptibles de dégénérer en sources d’instabilité dans le Kasaï-Central.
Cette initiative politique ne fait pourtant pas l’unanimité. Elle illustre le dilemme toujours présent entre l’aspiration à une gouvernance stricte et le respect des traditions locales. Pour certains, elle marque un vrai pivot vers la stabilisation, tandis que pour d’autres, elle s’apparente à une ingérence dans l’autonomie coutumière.
Reste à voir si cette nouvelle régulation renforcera la cohésion sociale comme l’espère le ministre, ou si elle suscitera des résistances parmi les leaders traditionnels, habitués à une certaine autonomie. Le Kasaï-Central observera attentivement les conséquences de cette décision dans ses contrées où la coutume et la modernité se croisent et parfois s’affrontent.
Source: radiookapi.net