Une nouvelle crise s’annonçait à l’horizon de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) ce vendredi 13 septembre, alors que les agents et cadres de cet organe de presse ont formulé un préavis de grève, menaçant de suspendre la diffusion de tous les programmes si le Gouvernement ne répond pas à ses engagements. Cette résistance fait écho à une promesse faite en 2021 d’une majoration salariale de 25 %, qui demeure depuis lors lettre morte.
Dans un climat de tension palpable, René Kalonda, le président de la délégation syndicale, ne mâche pas ses mots. « On nous payait déjà 75 %, les 25 % restants, promis sous forme d’une prime appelée prime de motivation, sont en attente depuis 15 mois. Les conditions de travail sont devenues insupportables pour nos agents qui veillent à ce que la télévision fonctionne 24 heures sur 24, » souligne-t-il, exprimant un profond mécontentement face à la situation actuelle.
Les agents de la RTNC se sentent trahis et abandonnés, alors qu’ils s’efforcent de maintenir la continuité de l’information dans un pays où les défis médiatiques ne cessent de croître. Chaque jour qui passe sans que ces engagements soient honorés rapproche un peu plus le spectre d’une grève générale, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour le paysage médiatique du pays.
La mobilisation des agents va au-delà d’une simple revendication salariale: elle soulève des questions fondamentales sur la reconnaissance des efforts de ceux qui œuvrent en coulisse pour livrer l’information au grand public. En faisant face à l’inertie du Gouvernement, les travailleurs de la RTNC rappellent que leur lutte est également celle pour la dignité et la valorisation de la profession.
La situation actuelle appelle à une réflexion profonde sur la gestion des ressources humaines au sein des institutions publiques. Les retards dans le paiement des salaires et le non-respect des engagements contractuels pourraient bien être le prélude à une crise de confiance plus large entre le Gouvernement et ses agents, et nuire à l’image déjà ternie de l’administration publique. Malgré les efforts persistent de la délégation syndicale pour négocier un cadre budgétaire favorable, le ministre du Budget semble résister, malgré les gouttes de sueur et les larmes de ceux qui se battent chaque jour pour un emploi plus juste.
Dans l’attente d’une réaction de la part du Gouvernement, l’avenir de la RTNC demeure incertain. Choisira-t-il d’honorer ses promesses ou faudra-t-il attendre que le bruit du silence se fasse entendre dans les rues de Kinshasa?