Dans un contexte de violence persistante et de conflits armés en République Démocratique du Congo, la situation des enfants soldats demeure alarmante. Rex Ntoma, expert en démobilisation à la coordination nationale du Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation (PDDRC-S), a récemment révélé que près de 10 000 enfants continuent de servir dans les rangs des groupes armés à travers le pays. Cette réalité sombre touche particulièrement cinq provinces : le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema, l’Ituri et le Tanganyika.
Lors d’un atelier consacré au recrutement et à l’utilisation des enfants par les milices, qui s’est tenu à Bunia dans la province de l’Ituri, Ntoma a souligné la nécessité d’agir avec fermeté et rapidité pour mettre un terme à cette pratique inacceptable. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : ces enfants, dépouillés de leur enfance, sont enrôlés dans un cycle de violence qui les marque à jamais.
Mais quelles solutions peuvent être envisagées ? Selon l’expert, le PDDRC-S propose plusieurs stratégies pour lutter contre ce fléau, toutefois, des défis considérables subsistent. La mobilisation des ressources, la sensibilisation des familles sur les dangers de l’enrôlement, et le soutien psychosocial aux enfants démobilisés sont essentiels pour renverser cette tendance.
La voix de Rex Ntoma résonne comme un cri d’alarme. « Il est impératif que nous unissions nos efforts pour protéger notre avenir, qui est incarné par ces enfants. L’éducateur, le parent et le décideur doivent tous s’engager », a-t-il insisté lors de son intervention. En effet, la lutte contre l’exploitation des enfants soldats nécessite une approche holistique qui dépasse le cadre militaire pour inclure des dimensions éducatives et sociales.
Alors que la communauté internationale se penche sur cette problématique, la RDC doit faire face à ses responsabilités en matière de protection des enfants. Comment s’assurer que ces 10 000 âmes perdues retrouvent leur place dans la société ? Seul l’avenir nous le dira.