Dans un contexte où la précarité alimentaire touche une part significative de la population, un atelier organisé le 13 septembre 2024 par le Centre International pour l’Agriculture Tropicale (CIAT) à Kalemie a mis en exergue les résultats d’un projet novateur : « Beans For Women », un programme visant à renforcer l’autonomisation des femmes à travers la culture de haricots bio fortifiés.
À ce rassemblement, qui a réuni des responsables d’universités, des étudiants et des acteurs d’organisations étatiques et non étatiques, des constatations alarmantes ont été évoquées. Napoléon KAJUNGU, chargé du programme-nutrition au CIAT, a déclaré que la malnutrition, particulièrement dans la province de Tanganyika et au Sud-Kivu, est préoccupante. Là-bas, 6 enfants sur 10 souffrent d’une alimentation insuffisante.
Les recherches menées par le CIAT portent sur plusieurs axes essentiels tels que l’agro-business, le système semencier, la nutrition et l’accès des femmes à la propriété foncière. En première ligne, les femmes qui, malgré leur rôle crucial dans la chaîne de valeur du haricot, se heurtent à des défis majeurs liés à l’accès à des semences de qualité et à des stratégies viables pour développer leur activité.
Le projet « Beans For Women » se veut être une réponse efficace à ces enjeux, visant non seulement à autonomiser ces agricultrices mais aussi à leur fournir un accès aux haricots bio fortifiés. En effet, le travail effectué souligne une iniquité majeure dans l’accès à l’héritage foncier, écartant ainsi de nombreuses femmes de la possibilité d’accéder à des terres cultivables.
Les responsables des universités de Kalemie, Goma et Buvaku présents à cet atelier n’ont pas manqué de saluer les résultats du projet. Ils se sont engagés, par le biais d’un protocole d’accord, à promouvoir les avantages nutritionnels des haricots dans le but d’augmenter le rôle des femmes dans ce secteur vital.
Ce projet est également soutenu par l’INERA et l’IITI, et bénéficie d’un financement des affaires globales canadiennes. Les essais sur d’autres variétés de haricots, dans le cadre de « Beans For Women », ont pour but de découvrir celles qui favoriseront réellement l’autonomisation des femmes agricultrices.
Ainsi, le travail du CIAT apparaît comme un tremplin prometteur pour transformer non seulement le paysage agricole de la région, mais aussi pour restaurer la dignité et le rôle central des femmes dans l’agriculture. Avez-vous déjà pensé à l’impact que la simple culture d’un légume peut avoir sur l’équilibre social et économique de toute une communauté ?