Beni, une ville en pleine mutation grâce à une formation innovante
Dans un contexte d’insécurité et de déplacements massifs, le Centre d’apprentissage des métiers « Kazi mbele » lance une initiative prometteuse. En effet, depuis début septembre, 50 personnes, dont 48 femmes et deux hommes, participent à une formation en fabrication de savon. L’objectif : offrir une source de revenu à des participants majoritairement issus de milieux touchés par des conflits, facilitant ainsi leur insertion économique.
Espérance Masika Vighya, l’une des bénéficiaires, exprime son espoir : « Ce métier va beaucoup nous aider nous femmes. Quand nous allons vendre nos savons, nous ne manquerons pas d’argent pour subvenir à nos besoins. Nous autres qui avions fui de Mahu, on avait rien comme métier. Déjà, le stress de la guerre prend fin et nous avons déjà une bonne connaissance du métier. » Un témoignage poignant qui révèle combien cette formation peut être libératrice pour ces femmes.
Ange Mbambu, responsable du centre, met en lumière l’importance de cette initiative face à la pauvreté et au chômage qui gangrène la région. « Nous demandons l’appui de tous pour la réussite de ce projet afin de chasser la pauvreté. On n’a pas besoin de nous embrouiller avec les cosinus, des sinus que nous ne rencontrerons nulle part dans la vie, » déclare-t-il, soulignant le besoin pressant d’un soutien communautaire et institutionnel.
La formation de trois mois n’est pas qu’une simple opportunité d’apprentissage ; elle représente un véritable tremplin pour la réinsertion des populations déplacées. Avec le soutien financier du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et de l’ONG AVSI, cette première édition est déjà une réussite, et une seconde session est prévue, promettant d’étendre l’impact à d’autres entités du territoire de Beni.
Il est essentiel de soutenir de telles initiatives qui non seulement renforcent les compétences des individus mais participent également à la revitalisation économique d’une région profondément affectée par des années de violence et d’instabilité. Si chacun est à même d’apporter sa pierre à l’édifice, on peut espérer un avenir meilleur pour ces familles.