Les conseillers communaux de la ville de Kalemie, située dans la province du Tanganyika, expriment une inquiétude pressante concernant la gestion de leurs émoluments, souhaitant que ceux-ci soient pris en charge par le Gouvernement central plutôt que par les autorités provinciales. Ce souhait, formulé le jeudi 12 septembre lors d’une déclaration à Radio Okapi, soulève des questions sur l’autonomie et la transparence financière au sein de la province.
Ces élus craignent que leurs salaires ne soient soumis aux caprices et aux humeurs des gouverneurs provincial, une situation qu’ils jugent particulièrement risquée pour leur stabilité financière. En effet, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur a récemment émis une décision transférant la responsabilité de la gestion de ces émoluments aux gouvernements provinciaux, ajoutant à la frustration des conseillers.
Ces derniers dénoncent notamment la situation de la rétrocession qui devient de plus en plus problématique, l’absence de paiement leur ayant été particulièrement pénible. En effet, selon leurs affichages, la dernière rétrocession dans la province du Tanganyika remonte à au moins sept mois. Cela soulève donc la question : comment les conseillers peuvent-ils fonctionner efficacement sans les moyens nécessaires ?
Par ailleurs, les conseillers mettent en lumière le flou entourant les taxes d’intérêt commun qui devraient normalement alimenter leurs émoluments, signalant que ces taxes ne sont pas clairement identifiées. Dans un communiqué officiel émis le 7 septembre, le vice-ministre des Affaires coutumières a enjoint les gouverneurs provinciaux à faciliter le travail des conseillers communaux en respectant leurs droits financiers, pourtant, les promesses ne semblent pas se concrétiser.
L’incertitude qui plane sur le financement des collectivités locales soulève une interrogation cruciale sur la gouvernance décentralisée en République Démocratique du Congo et sur la capacité du système à répondre aux besoins fondamentaux de ses élus. Quelles seront les prochaines étapes pour ces conseillers face à une telle insatisfaction ? La voie des recours légaux pourrait-elle être envisagée ? Les habitants de Kalemie attendent sans doute des réponses claires sur l’avenir de leurs représentants locaux.