Le drame qui a frappé la prison centrale de Makala dans la nuit du 2 septembre 2024 a suscité une onde de choc à travers la République Démocratique du Congo. Une tentative d’évasion de masse s’est soldée par un bilan tragique, avec 129 morts, parmi lesquels 24 auraient été abattus par les forces de sécurité. Ce fait divers, tragique en soi, soulève des questions bien plus profondes sur l’état du système pénitentiaire et de la justice en RDC.
La nécessité d’une transparence dans l’établissement des responsabilités est devenue plus qu’une simple exigence ; elle est impérative. Les médias tels qu’Info27 et Eco News ne laissent pas de place à l’hésitation. Il ne s’agit pas seulement d’un incident isolé mais d’un symptôme d’une crise structurelle, affectant la gestion des prisons et la répartition des ressources au sein du système judiciaire congolais.
Les ondes de choc de cette tragédie se font sentir dans l’opinion publique, incitant le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, à appeler à la retenue en attendant les résultats des enquêtes qui sont en cours. « Nous devons être prudents et attentifs », a-t-il déclaré. Pourtant, ce discours est accueilli avec scepticisme par la population, qui cherche des réponses face à une situation qui semble s’aggraver.
L’Agence Congolaise de Presse souligne qu’il est inconcevable que le recours à l’emprisonnement soit devenu la norme, alors que la législation congolaises stipule que la détention ne doit être qu’un ultime recours. Une réforme juridique s’impose, afin de réévaluer les conditions de détention et la gestion des prévenus.
Les réactions, notamment celle du Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, s’ajoutent à un concert de voix s’élevant contre ce qui apparaît comme un massacre. Pour lui, il ne s’agit pas simplement d’un nombre sur une liste, mais d’un humanisme bafoué : « La vie humaine doit être préservée, pas banalisée », a-t-il affirmé, dénonçant l’impunité qui semble régner dans ces établissements pénitentiaires.
En parallèle à ces débats, la RDC ne semble pas en reste sur le plan international, avec le Forum économique RDC-Chine qui s’est tenu récemment, mettant en avant les opportunités d’affaires dans divers secteurs. Les autorités congolaises, en quête de développement, veulent rendre leur terre attractif pour les investisseurs. Mais à quel prix cette prospérité se construira-t-elle, si les droits humains continuent d’être négligés au sein même de nos murs ?
Il devient impératif pour le gouvernement congolais de prendre acte de l’urgence de ces situations. C’est une responsabilité collective que de transformer ces drames en occasions de réflexion et de réforme, afin que la tragédie de Makala ne soit pas simplement un fait divers, mais un catalyseur pour un changement profond et indispensable. Ne laissons pas l’horreur des événements nous plonger dans l’indifférence ou le fatalisme ; reprenons notre destin en main.
Le parcours vers une justice équitable est long, mais il commence nécessairement par la reconnaissance des fautes et la promesse que de tels drames ne devraient plus jamais se reproduire.