À Goma, la vie a repris son cours normal ce mardi 3 septembre, mais les événements des jours précédents continuent d’alimenter les craintes et les tensions. Après une journée de ville morte, où les activités économiques ont été totalement paralysées, la population respire un peu, mais le spectre des violences qui ont émaillé les manifestations plane toujours.
Lundi, diverses organisations de la société civile ont appelé à ce mouvement, mais la réponse a été empreinte de violences. « Hier, la ville de Goma a vécu sous la terreur des mouvements citoyens », déclare Kulihoshi Musikami Luc, coordonnateur du collectif des organisations de la jeunesse (COJESKI/Nord-Kivu). Ses propos résonnent avec ceux de nombreux habitants qui dénoncent des affrontements ayant entraîné des blessures et des barricades dans plusieurs quartiers de la ville.
Le climat d’insécurité déjà pesant à Goma, marqué par la menace persistante du M23 et l’augmentation de la criminalité urbaine, incite certains habitants à rester en retrait. Avec plusieurs écoles fermées et des boutiques qui n’osaient pas ouvrir leurs portes, la ville a observé un ralentissement qui témoigne d’une peur palpable.
Malgré les appels du maire de Goma, qui exhortait la population à reprendre ses activités, la réalité sur le terrain était tout autre. « La ville devient de plus en plus invivable », s’inquiète Kulihoshi, alors que des voix s’élèvent pour dénoncer l’érosion de la paix et de la sécurité dans cet espace jadis paisible.
Les jours à venir seront déterminants pour l’avenir de Goma. Les acteurs de la société civile appellent à des manifestations pacifiques, mais la ligne entre l’expression légitime du mécontentement et les émeutes de rue est mince. La communauté internationale suit également de près la situation, alors que des efforts sont nécessaires pour restaurer la paix et la sécurité dans cette région du pays.
L’heure est donc à l’interrogation : comment Goma, carrefour de la dynamique sociopolitique congolaise, peut-elle retrouver son équilibre dans un contexte où la peur et la méfiance soufflent sur ses activités quotidiennes ? La réponse doit venir de la voix du peuple, mais aussi d’une politique locale qui privilégie la sécurité et le dialogue.