Une onde de choc au sein des collectivités locales en République Démocratique du Congo : les conseillers communaux, armés de leurs revendications, ont récemment manifesté leur mécontentement à Kinshasa. Lundi 2 septembre, ils ont été reçus par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, une rencontre tant attendue pour discuter de leurs doléances.
Les conseillers, regroupés en collectif, réclament depuis huit mois des émoluments impayés, des frais d’établissement ainsi que l’établissement d’un calendrier pour les élections des bourgmestres et des conseillers urbains. Des demandes qui s’inscrivent dans une dynamique de bonne gouvernance et de respect des droits des élus locaux, alors que le pays aspire à une décentralisation effective.
La Première ministre Judith Suminwa, dans une volonté de dialogue, a informé les conseillers que le Gouvernement travaille ardemment sur leurs préoccupations. Cette situation a même été abordée lors du dernier Conseil des ministres. « Nous croyons que, d’ici peu, nous trouverons une solution quant aux revendications des émoluments et des frais d’installation », a affirmé le président du collectif des députés communaux, relayant l’optimisme de la cheffe du Gouvernement.
Mais quelle est la portée de ces revendications ? En effet, le respect des indemnités et la clarté concernant le processus électoral sont cruciaux pour le renforcement de la démocratie locale. En attendant, les discussions avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sont en cours pour garantir l’organisation rapide des élections municipales.
Les échos de cette marche ne se limitent pas à Kinshasa. Dans plusieurs provinces, notamment à Kalemie et Mbuji-Mayi, des manifestations similaires ont eu lieu, témoignant d’une mobilisation généralisée des conseillers communaux sur l’ensemble du territoire. À Kalemie, un mémo a été déposé auprès du gouverneur, tandis qu’à Mbuji-Mayi, la marche s’est concrétisée par une délivrance de mémorandum dans les bureaux du gouverneur de province. Chaque geste compte dans cette lutte pour la reconnaissance et le respect de leurs droits.
Au total, 915 conseillers municipaux ont été élus lors des dernières élections. Leur statut les oblige à défendre l’intérêt communal, et la loi sur la décentralisation garantit leur droit à une indemnité équitable. Cependant, aujourd’hui plus que jamais, ils doivent se battre pour que ces droits soient respectés et pour assurer une gouvernance locale digne et efficace.
Les yeux sont désormais rivés sur le gouvernement, dans l’attente d’actions concrètes qui répondront aux attentes de ces hommes et femmes au service de la communauté.