La ville de Goma a vécu une journée difficile lundi 2 septembre, où les activités économiques ont été totalement paralysées en raison d’une ville morte décrétée par plusieurs mouvements citoyens. Cette journée de manifestation, qui dénonçait la situation sécuritaire inquiétante due à l’activisme du M23 et à une hausse alarmante de la criminalité urbaine, a suscité des tensions et des violences, exacerbant ainsi la psychose ambiante déjà palpable parmi les résidents.
Après cette journée éprouvante, la vie a progressivement repris son cours ce mardi 3 septembre. Les écoles ont rouvert leurs portes, les boutiques et magasins se sont à nouveau approvisionnés, permettant aux Gômois de reprendre leurs occupations quotidiennes. Cependant, la crainte d’une escalade des violences plane toujours sur la tête de nombreux habitants, craignant des représailles après les événements tumultueux de la veille.
Le coordonnateur du collectif des organisations de la jeunesse (COJESKI/Nord-Kivu), Kulihoshi Musikami Luc, a exprimé son indignation face aux violences qui ont émaillé cette journée d’action. Dans ses propos, il a décrit une ambiance de terreur où des citoyens innocents ont été blessés et victimes de tabassages. « Des barricades étaient visibles à Ndosho, à Mutinga, et à Katoyi », a-t-il précisé, soulignant que les manifestations, qui devraient être pacifiques, deviennent de plus en plus violentes et rendent la ville de Goma « invivable ».
Malgré les efforts du maire de Goma qui a appelé les habitants à reprendre leurs activités, la méfiance et la peur persistent. Les résidents restent sur leurs gardes, conscients que la tension sociale pourrait à tout moment provoquer une nouvelle flambée de violence. À l’heure où la société civile cherche à s’affirmer, Goma fait face à un défi crucial : comment exprimer ses revendications sans sombrer dans la violence ? Chaque Gômois s’interroge sur les conséquences de ce cycle de manifestations et de répression dans un contexte déjà fort délicat.