Le vendredi 23 avril 2023, Kazumba Luaba a reconnu être l’auteur présumé des meurtres de l’Américain Michael Sharp et de la Suédo-Chilienne Zaida Catalan, deux experts de l’Onu. Une séance d’interrogatoire, organisée par l’Auditorat Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), a été assistée par le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH-RDC), Paul Nsapu. À la sortie de cette réunion, le suspect, âgé de 26 ans, alias « Lance-Roquette », s’est avoué coupable d’avoir tiré sur les deux enquêteurs et d’avoir ensuite coupé la tête de l’une d’elles avant de la subtiliser en faveur de ses commanditaires.
Le drame de 2017 est survenu alors que les deux victimes étaient en mission d’enquête sur les massacres survenus dans les provinces kasaïennes à l’initiative de la rébellion baptisée « Kamuina Nsapu ». Des assassinats ayant entraîné plus de trois mille morts selon l’Épiscopat catholique congolais et un exode massif vers l’Angola – pays qui leur imposera par la suite des mesures migratoires drastiques.
Par la suite, 4 ans après, le procès de meurtre des deux experts de l’Onu a statué 49 condamnations à mort, lues par le président du tribunal, le général Jean Paulin Ntshayokolo, essentiellement contre les ex-miliciens Kamuina Nsapu. Quant au colonel Jean de Dieu Mambweni, censé être en lien avec l’envoi des deux procureurs de l’ONU à leur tragique destinée, il écopera 10 années de prison. Malgré ces condamnations et l’aveu de Kazumba Luaba, le driver et interprète des victimes sont toujours portés disparus.
La CNDH, face à ce procès, exhorte la justice militaire à poursuivre le procès et à prendre en considération les conditions carcérales du suspect.