L’union sacrée signée ce mercredi par Vital Kamerhe, Félix-Antoine Tshisekedi et Jean-Pierre Bemba, versée comme un dernier acte unitaire avant la présidentielle de 2023, commence à révéler son importance. Car en abrogeant de fait l’accord de Nairobi entre Félix-Antoine Tshisekedi et Vital Kamerhe, celui qui se voyait encore candidat à la présidentielle a progressivement enterré ses ambitions présidentielles à l’égard de son ancien colistier.
En octobre 2018, ces deux hommes politiques retiraient leurs signatures de l’accord de Genève désignant Martin Fayulu candidat commun de l’opposition. Lors de leur voyage à Nairobi, sous la bénédiction de l’ex-président kenyan Uhuru Kanyatta, ils décidaient de créer la plateforme Cap pour le Changement. Cette entente prévoyait que Félix-Antoine Tshisekedi soit soutenu par Vital Kamerhe à la présidentielle de 2018, en échange de la promesse de faire de ce dernier son Premier ministre pendant un futur mandat. Avec l’accord de 2023, il aurait été envisagé de procéder à une inversion de rôles.
Après la victoire de Tshisekedi à la présidentielle, Vital Kamerhe ne put revenir sur sa promesse suite à l’échec de sa demande de transformer son poste de colistier en Primature. L’arrivée dernière en lice de Joseph Kabila au parlement, et donc à la majorité parlementaire, confina Kamerhe à un poste de vice-Premier ministre à l’économie, après son acquittement des chefs d’accusations.
Pour sa part, Jean-Pierre Bemba arrive à la même conclusion que son cadet : la loi électorale lui redonnant ses droits de se présenter aux élections, il préfère, lui aussi, soutenir le président Tshisekedi en prenant le poste de vice-Premier ministre chargé de la Défense.
Bien que Félix-Antoine Tshisekedi ait promis de soutenir une candidature féminine en 2028, il n’en reste pas moins que l’accord de Nairobi ne relève plus de la vie politique. Et désormais Vital Kamerhe et Jean-Pierre Bemba mettent leur carrière à la disposition de l’actuel président.