Après des années de prosélytisme des partisans, une nouvelle tendance commence à s’installer dans le monde économique : la limitation de la création monétaire aux seules banques centrales, et un autre rôle alloué aux banques commerciales. Les récentes crises bancaires de la Silicon Valley Bank et du Crédit Suisse aux États-Unis et en Europe sont venus rappeler l’importance de ce changement.
Pour comprendre les enjeux de cette réforme, Ernst Dor, professeur de macroéconomie à l’IESEG de Lille conseille d’observer comment se déroulent les transactions bancaires d’aujourd’hui : « Lorsqu’un client emprunte de l’argent auprès de sa banque, celle-ci crée de la monnaie et la crédite sur le compte du client. Ces sommes sont également comptabilisées comme une dette de la part du client envers sa banque ».
Une méthode qui présente certains risques, notamment lorsque la confiance s’évanouit et les banques sont à la merci des Etats et des Banques Centrales. Pour limiter le risque et assurer un système bancaire stable, les banques ne devraient plus créer de la monnaie, mais seulement prêter ce qu’elles empruntent à la Banque Centrale.
Expert-e dans le domaine, Eric Dor souligne les conséquences que cela aurait pour les activités bancaires : « Les banques commerciales pourraient toujours garder leur fonction de prêteur et leurs compétences de sélection rigoureuse de leurs clients, mais la Banque Centrale aura le monopole de la création monétaire. Les banques ne seraient plus financées par les dépôts des clients, mais elles seraient financées par les banques centrales et feraient des prêts à l’économie. »
Une proposition qui ne fait pas l’unanimité auprès des banques commerciales, en effet, ces nouveaux changements pourraient les déposséder de leur rôle principal. Cependant, en réponse aux récentes crises bancaires qui ont menacé l’économie au niveau mondial, ce changement pourrait protéger et stabiliser le système bancaire à l’avenir.