Dans la ville de Goma, écrin du Nord-Kivu marqué par l’empreinte des conflits, s’est élevée une voix pour la fraternité et la réconciliation ce dimanche. Le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de l’archidiocèse de Kinshasa, a présidé une messe pour la paix, entouré de ses confrères évêques du Burundi, du Rwanda et de la République démocratique du Congo. La cérémonie s’est déroulée à Notre-Dame du Mont Carmel, épicentre spirituel de la province malmenée par l’agitation des groupes armés.

Dans une homélie empreinte d’émotion et de gravité, le prélat a pointé du doigt l’indifférence qui gangrène les cœurs face aux souffrances des congolais déplacés. « Nos cœurs sont devenus insensibles à la misère du prochain », a-t-il souligné, une note de tristesse dans la voix.

Avec lucidité, il a mis en lumière la nature multicouche de la crise qui ébranle la région des Grands Lacs, une crise à la fois politique et économique, alimentée par des intérêts qui s’entremêlent et des âmes qui se ferment. « Nos conflits prennent leur source dans nos cœurs », a-t-il exprimé, invitant à une introspection collective en vue de pacifier la sous-région.

Le Cardinal Ambongo, face à une assemblée recueillie, a interpellé les consciences sur l’absurdité des affrontements armés qui continuent de meurtrir des villages entiers et de pousser des millions à l’exode. Des mots durs et nécessaires pour rappeler l’inhumanité des cœurs de pierre qui demeurent imperturbables malgré les massacres et les déplacements forcés.

Cette terre de l’Est congolais, qui se débat depuis des décennies sous le joug des groupes armés, locaux et étrangers, dont les récents récits font mention du Mouvement du 23 mars que Kinshasa accuse Kigali de soutenir, réclame justice et humanité. Le cardinal Ambongo, par sa prise de parole, espère réveiller les esprits et initier un chemin vers la paix pour que ce coin de la RDC retrouve la sérénité.

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