La République Démocratique du Congo a rappelé son ambassadeur à Nairobi, samedi dernier, après avoir convoqué l’envoyé kenyan à Kinshasa pour protester contre l’émergence d’une nouvelle coalition de chefs rebelles congolais, annoncée dans la capitale kényane.
Kinshasa a déclaré qu’elle exprime également ses protestations à la fois bilatéralement avec le Kenya et au sein de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), dont faisant partie les deux pays. En réponse à cet incident, la RDC a également rappelé son représentant à la CAE à Arusha, Pierre Masala.
Au cœur du conflit se trouve la création de cette coalition de chefs rebelles, annoncée à Nairobi par l’ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa. Le Kenya n’a pas fait connaître sa position sur la coalition ni s’il était au courant du projet de sa création.
Kinshasa a promptement réagi en rappelant son représentant John Nyakeru à Nairobi, tout en sommant l’envoyé kényan à Kinshasa de fournir des explications sur l’émergence de ce groupe politico-militaire qui, selon elle, menace la stabilité de la RDC.
Corneille Nangaa a annoncé l’Alliance du Fleuve Congo, prétendant unifier les efforts des groupes armés, de l’opposition et les groupes de la société civile pour restituer la démocratie au pays. Cependant, cette déclaration n’a pas seulement suscité une réaction des officiels de la RDC, mais également d’autres parties prenantes internationales, comme Lucy Tamlyn, l’ambassadrice des États-Unis en RDC.
Cette dernière a exprimé ses inquiétudes face à l’émergence de la nouvelle coalition qui, selon les propres termes de Corneille Nangaa, regroupe une douzaine de partis politiques en RDC, plus de 200 personnalités politiques, ainsi que des groupes armés du Nord et Sud Kivu, Maniema, Ituri et Katanga.
En vue de la situation tendue actuelle et des élections prévues le 20 décembre prochain, cette évolution politique en RDC suscite de vives préoccupations pour la stabilité de la région. Le gouvernement congolais, par le biais de son porte-parole Patrick Muyaya, a exprimé sa surprise quant à l’annonce de cette mouvance subversive basée au Kenya, pays qui collabore avec la RDC dans les efforts de pacification à l’est du pays.
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