La République démocratique du Congo (RDC) souhaite arrêter l’exportation de matières premières par les sociétés minières. Au lieu de cela, elle envisage de prendre des mesures pour garantir que les produits extraits soient transformés sur le territoire national et que seuls les produits finis soient exportés.

La RDC possède une immense richesse minérale et est l’un des plus grands exportateurs de cuivre, cobalt, zinc, or, manganèse, uranium et platine. Pourtant, sa population reste l’une des plus pauvres du monde.

Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a déclaré cette semaine que l’industrie minière n’a pas su sortir le peuple de la RDC de la pauvreté, ne contribuant que de manière marginale à l’emploi dans un pays déchiré par le chômage.

Il a donné la plus forte indication à ce jour que le régime du président Felix Tshisekedi apportera de profonds changements dans l’industrie minière s’il est réélu le 20 décembre.

Il a dénoncé un « sous-emploi » dans ce pays riche en minéraux, situation qu’il juge inacceptable.

« La seule raison [pour laquelle l’exploitation minière ne crée pas d’emplois] est que la valeur ajoutée des minéraux produits localement est très faible et cette valeur ajoutée part à l’étranger, d’autres pays en profitant », a-t-il déclaré.

« C’est pourquoi il est important pour nous de commencer à traiter nos minéraux localement pour conserver la valeur ajoutée de notre produit et celle-ci sera partagée en salaires pour les gens, en profits pour les entreprises locales et en impôts pour le gouvernement. »

Alors que le pays se prépare pour les élections de la semaine prochaine, où plus de 20 candidats devraient se présenter contre Tshisekedi, qui brigue un nouveau mandat, plus de 60% de la population, soit environ 100 millions de personnes, vivent sous le seuil de pauvreté – l’un des taux de pauvreté les plus élevés du monde.

« Le défi est presque le même que celui de nombreux pays en développement. Le taux officiel de chômage est faible, environ 5% seulement, mais le sous-emploi est énorme. Les gens travaillent, ils parviennent à vivre, mais avec un travail qui n’est pas formel, qui ne les sort pas de la pauvreté. Nous devons changer cette situation », a déclaré Kazadi.

La RDC souhaite maintenant s’industrialiser et la transformation des minéraux est l’un des projets envisagés.

Pour y parvenir avec succès, le gouvernement devra résoudre ses problèmes d’énergie et de transport.

« Beaucoup d’entre eux [le secteur minier] investissent et il est vrai que dans un avenir proche, ils seront obligés de commencer à traiter localement davantage et il est également bien connu que cela sera plus rentable de traiter localement en raison de notre avantage comparatif », a-t-il déclaré.

« Mais il y a des défis auxquels nous devons faire face. Le principal est l’énergie et l’autre est le transport local, les routes – mais nous y travaillons et il y a de nombreux partenaires de partout dans le monde prêts à investir.

Kazadi a déclaré que le régime de Tshisekedi a fait beaucoup pour améliorer le niveau de vie des citoyens au cours des cinq dernières années mais a laissé entendre que cela ne pouvait pas se faire du jour au lendemain.

« Selon une entité, tous ces investissements ont permis de réduire le taux de pauvreté de 10% au cours des trois dernières années », a-t-il déclaré.

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