Musa Bi a marché pendant sept jours, avec six jeunes enfants, après que des rebelles lourdement armés aient encerclé son village dans l’est de la République démocratique du Congo. Elle est maintenant abritée dans un camp de réfugiés dirigé par l’ONU. Agée de 42 ans, elle est angoissée, ne sachant rien du sort de son mari et de ses deux autres enfants, alors que la famille a été séparée dans le chaos qui a suivi l’avancée des rebelles M23.
Les rebelles du M23, d’abord des déserteurs de l’armée congolaise, accusent le gouvernement de marginaliser la minorité ethnique tutsi du pays et refusent de négocier avec eux. Président Félix Tshisekedi, qui brigue un second mandat de cinq ans, a suscité un sentiment nationaliste en présentant les rebelles comme une façade pour ce qu’il qualifie de « visées expansionnistes » du Rwanda voisin.
Le gouvernement rwandais a toujours nié soutenir le M23, mais il critique depuis de nombreuses années les autorités congolaises pour leur incapacité à désarmer les rebelles hutus – dont certains sont liés au génocide rwandais de 1994.
Dans le camp de réfugiés de l’ONU, les nouveaux arrivants doivent attendre d’être inscrits pour obtenir une tente et des rations alimentaires. La forte arrivée des personnes déplacées, estimée entre 700 et 1000 chaque jour, le rende incapable de répondre immédiatement à l’ensemble des besoins, laissant beaucoup dans l’attente.
Néanmoins, le président Tshisekedi estime que ni la mission de l’ONU appelée Monusco ni la force de maintien de la paix est-africaine n’ont adopté une approche assez robuste face au M23, qui n’est actuellement qu’à environ 35 km de Goma, principale ville de l’Est du pays.
Le président a demandé l’aide du Sadc, un bloc composé de 16 membres – qui comprend l’Afrique du Sud, la Tanzanie et l’Angola – et le groupe a accepté de dépêcher des troupes dans le cadre d’une force distincte et plus dure.
Parallèlement à cela, Tshisekedi a ordonné le retrait des forces de l’ONU, ce qui a suscité des objections parmi certains locaux qui y voient la seule protection existante.
Cependant, le retrait des troupes de l’ONU ne sera pas immédiat et se fera par phases, éventuellement sur plusieurs années.
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