Au cœur du conflit de Nord Kivu, un nombre croissant de familles est contraint à la fuite. Kaimana, une localité s’ancre à quelque 70 kilomètres de Beni, s’est transformée involontairement en refuge pour plus 1250 de ces ménages. Déplacés par des violences inhabituelles, ils vivent aujourd’hui dans un dénuement total et depuis des semaines, attendent en vain l’assistance humanitaire.
Fuyant les violences orchestrées par les rebelles des ADF, ces ménages ont abandonné leurs vecteurs de vie à Batonga et Tondoli, deux localités voisines. Les établissements scolaires et familles hospitantes sont devenus leur nouvelle maison. Mais la description de leur situation par Jonas Zawadi, le représentant de la société civile du groupement Banande-Kainama, prête à une vive inquiétude.
Selon Zawadi, les conditions de vie de ces ménages sont désastreuses. « Plus de 1250 ménages habitent les salles de classe de l’école primaire Semuliki, d’autres se pressent dans le quartier Muziranduru à Kainama, et les autres s’entassent chez leurs hôtes. Lorsque ces gens ont fui leurs villages, ils ont tout laissé derrière eux – leurs maisons n’étant alors que des cendres. Ils vivent aujourd’hui dans de sombres conditions. »
Face à cette crise humanitaire, la présence des organisations d’aide est plaidée. « Kainama n’a jamais reçu des humanitaires. Ils sont souvent rassemblés à Tchabi, Boga et dans d’autres secteurs de Nord-Kivu. Ils évoquent des problèmes de sécurité sur le tronçon Eringeti-Kainama. Les personnes déplacées ici vivent une situation désespérée. Nous avons tiré maintes fois la sonnette d’alarme sans aucune réaction favorable. Notre seul souhait est que l’on vienne en aide à ces gens. Même ceux qui les ont accueillis n’ont pas accès à leurs champs ».
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