Le 20 mars 2016, jour pour jour, la communauté du conseil culturel Kyaghanda-Yira a subi un décès tragique et violent. Père Vincent Machozi a été abattu par des inconnus à sa résidence privée de Bunyuka dans la chefferie de Bashus, territoire de Beni. Sept ans après ce drame, Jules Vayikehya, vice-président de l’Asbl Kyaghanda-Yira, commémore la mémoire du prêtre assomptionniste comme étant un exemple de prophète et martyr pour la résistance contre l’agression sournoise de la République démocratique du Congo.
« Père Vincent Machozi était un prophète qui n’a pas reçu l’accueil qu’il méritait, a expliqué Vayikehya. Au lieu d’apprécier ses alertes, on a viré à une forme de conspiration contre lui, entraînant son assassinat sauvage le 20 mars 2016 à Bitungwe, dans sa résidence privée de Munyuka. En publiant des articles sur son site de Beni-Lubero en ligne, en faisant des exposés à différentes conférences et en intervenant à des émissions sur des radios, Père Vincent Machozi a rapidement saisi le jeu des multinationales occidentales et leur intermédiaire africain, le Rwanda. Il a clairement montré que ce complot visait à l’occupation des terres du Kivu-Ituri, en passant par des purges ethniques de la population autochtone et la réinstallation de Rwandais dans le but de favoriser l’exploitation des pétroles et des mines au sein du Parc National des Virungas. »
Vayikehya exhorte les habitants du Kivu-Ituri à apprendre des erreurs passées et à reprendre le flambeau que Père Vincent Machozi a guidé de son vivant. « Le chemin tracé par le Père Vincent est toujours d’actualité et vise à encourager l’auto-protection face à l’infiltration rwandaise, l’épuration ethnique et l’occupation massive par des intérêts étrangers « , a-t-il déclaré. Pour rappel, ceux accusés du meurtre du Père Vincent Machozi était acquittés en 2018 par le tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo faute de preuves.