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VIH en Tshopo : la quête de miracles entraîne une hécatombe silencieuse

Dans la province de la Tshopo, une tendance inquiétante menace les progrès de la lutte contre le VIH/Sida. Des dizaines de patients sous antirétroviraux (ARV) ont interrompu leur traitement, séduits par des promesses de guérison miraculeuse dans des églises ou auprès de guérisseurs traditionnels. Une situation qui soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre croyances spirituelles et suivi médical en République Démocratique du Congo.

Comment expliquer ce dangereux revirement ? Le Dr Aloïs Olinda Loku, coordonnateur provincial du Programme national de lutte contre le VIH/Sida (PNLS), décrypte ce phénomène : “Certains malades croient obtenir une délivrance divine instantanée. Mais arrêter les ARV, c’est comme éteindre un feu en abandonnant son seau d’eau à mi-chemin”. Une analogie qui illustre le risque de résurgence virale.

Les conséquences sont déjà visibles : augmentation des décès, progression silencieuse du virus dans la communauté. Santé RDC rappelle que le VIH reste un infection chronique nécessitant un traitement continu. Sans ARV, le virus détruit progressivement les lymphocytes CD4, ces “soldats de l’immunité” qui protègent l’organisme. Résultat : le corps devient vulnérable aux infections opportunistes, marquant l’entrée dans le stade Sida.

Un paradoxe méconnu alerte les spécialistes : certains patients interprètent à tort des tests négatifs après l’arrêt du traitement. “En l’absence d’anticorps, le test sérologique peut être négatif alors que le virus prolifère. Seule une charge virale permet alors de détecter l’infection”, explique le Dr Loku. Une confusion dangereuse qui entretient de fausses croyances.

Face à cette crise, le PNLS intensifie ses actions de sensibilisation dans les régions de la Tshopo et d’autres provinces concernées. Les équipes mobiles sillonnent les zones de santé pour :

  • Rétablir le dialogue avec les patients perdus de vue
  • Démystifier les idées reçues sur les guérisons surnaturelles
  • Renforcer le counselling nutritionnel et psychosocial

Les leaders religieux doivent-ils devenir des alliés de la médecine ? Le débat agite la communauté médicale congolaise. Certaines paroisses de Kinshasa et Goma ont déjà intégré des messages de prévention dans leurs prêches. Une approche que le Dr Loku encourage : “La foi et la science peuvent coexister. Prendre ses ARV, c’est aussi honorer le don de la vie”.

Ce drame sanitaire interpelle sur l’urgence de renforcer l’éducation thérapeutique. En RDC, où 14% des PVVIH abandonnent leur traitement selon les dernières enquêtes RDC, chaque effort compte. Les experts recommandent :

  1. Un dépistage régulier dans les lieux de culte
  2. La formation des tradipraticiens aux bases de la virologie
  3. Des cellules d’écoute communautaires

Alors que les actualités RDC focalisent souvent sur les crises politiques ou économiques, cette alerte sanitaire rappelle l’importance du journalisme de santé publique. La survie de centaines de congolais dépend aujourd’hui d’une prise de conscience collective : aucun miracle ne peut remplacer une thérapie antirétrovirale rigoureuse.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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