Dans un contexte géopolitique volatile, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a défendu ce mardi 29 avril à Kinshasa la « Déclaration de principes » conclue avec le Rwanda sous médiation américaine. Une annonce faite en présence du Président bissau-guinéen Umaro Sissoco, dont la visite de travail a donné lieu à des développements stratégiques pour la République Démocratique du Congo et ses partenariats régionaux.
Le chef de l’État congolais a qualifié l’accord de « pas dans la bonne direction », réaffirmant son engagement à ramener une paix « véritable et définitive ». Une promesse ambitieuse, teintée d’un sous-texte critique envers les échecs passés. « Après ce que vous êtes en train de voir, il n’y aura plus de problèmes d’instabilités en RDC », a-t-il déclaré, évitant soigneusement de détailler les mécanismes concrets de cet accord. Une prudence qui interroge : ce flou diplomatique masque-t-il des concessions ou des divergences non résolues ?
La dimension symbolique de la rencontre n’a pas été négligée. En décorant son homologue de l’ordre national Kabila-Lumumba, le Président Tshisekedi a souligné l’importance du panafricanisme dans sa stratégie. « Ce geste ne sera jamais oublié », a répondu M. Sissoco, dont le rôle de médiateur dans les crises ouest-africaines pourrait inspirer Kinshasa. Mais au-delà des protocolaires éloges, les discussions ont abordé un volet opérationnel : la création prochaine d’une « commission mixte d’experts » pour dynamiser les relations bilatérales. Une initiative qui répond aux actualités politiques RDC récentes, marquées par des appels à diversifier les alliances.
Si l’Élysée congolais présente cette double annonce comme une avancée, plusieurs zones d’ombre persistent. La « Déclaration de principes » avec Kigali, par exemple, reste un document-cadre sans mécanismes de suivi clairs. Les observateurs rappellent que des accords similaires, comme l’accord d’Addis-Abeba en 2013, n’ont pas empêché la résurgence des conflits. Le Président Tshisekedi joue-t-il ici une carte pragmatique, s’appuyant sur Washington pour contrebalancer l’influence régionale contestée de certains voisins ?
Par ailleurs, le renforcement des liens avec la Guinée-Bissau s’inscrit dans une logique de coopération économique RDC élargie. L’ouverture annoncée de représentations diplomatiques pourrait faciliter les échanges commerciaux, mais le bilan des précédentes commissions mixtes en Afrique centrale incite à la prudence. Les défis logistiques et bureaucratiques risquent de ralentir des projets pourtant essentiels pour les actualités économiques RDC.
En conclusion, cette journée diplomatique illustre la quadrature du cercle que tente de résoudre Kinshasa : concilier urgence sécuritaire et profondeur stratégique. Si le discours de Felix Tshisekedi respire l’optimisme, les prochains mois révéleront si ces déclarations s’incarnent en actions – ou rejoignent le cimetière des bonnes intentions africaines. La crédibilité de la politique RDC en matière de paix régionale se jouera non dans les salons protocolaires, mais sur le terrain miné de l’Est congolais.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net