La République Démocratique du Congo traverse une crise sanitaire d'une ampleur inquiétante. En l'espace d'une semaine, le ministre de la Santé Roger Kamba a révélé une double menace : 1.198 cas suspects de choléra – dont 22 décès – et une explosion de 40% des cas de variole du singe. Ces chiffres, loin d'être de simples statistiques, révèlent une urgence de santé publique qui interroge la résilience du système sanitaire congolais.
Une tempête sanitaire sans précédent
Le choléra, cette maladie hydrique redoutable, frappe particulièrement les zones périurbaines et rurales. Son mode de transmission – comparable à une traînée de poudre dans les régions sans accès à l'eau potable – explique sa progression foudroyante. Imaginez un seau percé : chaque jour sans solution d'assainissement fait perdre des vies. Le taux de létalité de 1,8% cache des réalités locales bien plus alarmantes, notamment dans les provinces de l'Est.
La Mpox, un adversaire insidieux
Parallelèlement, la variole du singe (Mpox) montre une virulence préoccupante. Malgré 521.000 personnes vaccinées, les cas ont bondi de 1.453 à 2.044 en sept jours. Cette zoonose, qui se transmet comme un mauvais secret de famille – par contacts rapprochés –, défie les stratégies de containment. Kinshasa, Lubumbashi et Goma apparaissent comme des épicentres critiques, selon les dernières actualités RDC en matière de santé.
Des défis structurels criants
« Nous manquons cruellement de kits de dépistage rapide », confie un médecin sous couvert d'anonymat à Goma. Ce cri du cœur résume un système à bout de souffle : centres de traitement saturés, personnel surmené, stocks de réhydratation insuffisants. L'assainissement défaillant – véritable bombe à retardement – transforme les pluies saisonnières en alliées des pathogènes.
L'arme de la prévention
Face à ce duo infernal, les spécialistes insistent sur trois fronts :
- L'accès à l'eau chlorée (1 goutte de chlore par litre suffit à neutraliser le vibrion cholérique)
- La vaccination ciblée contre la Mpox dans les foyers actifs
- Des campagnes de sensibilisation adaptées aux réalités locales
Une étude récente montre que le lavage des mains au savon réduit de 60% les risques de transmission – un geste simple mais vital souvent négligé.
Quelle réponse politique ?
Si le gouvernement promet un « plan d'urgence », des voix s'élèvent pour réclamer des actes concrets. Le budget santé – moins de 5% du PIB – reste insuffisant au regard des défis. La coordination entre Kinshasa et les provinces, clé de voûte de toute stratégie, peine à se concrétiser sur le terrain.
En cette période critique, chaque citoyen devient un acteur de santé publique. Comme le rappelle un proverbe congolais : « Mieux vaut prévenir que courir aux cliniques ». L'actualité sanitaire RDC nous rappelle cruellement cette sagesse ancestrale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net