Dans un contexte économique mondialisé marqué par des tensions géopolitiques et des défis sécuritaires persistants à l’Est du pays, la République Démocratique du Congo affiche une résilience remarquable lors des Assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale. Le ministre des Finances, Doudou Fwamba, a défendu avec conviction les avancées des programmes FEC et FRD, ces locomotives budgétaires dotées d’une enveloppe de 3 milliards USD. Mais comment traduire cet optimisme affiché à Washington en résultats tangibles pour les 95 millions de Congolais ?
Une discipline macroéconomique sous pression sécuritaire
Le gouvernement congolais mise sur une stabilité économique renforcée grâce à l’adoption d’un nouveau manuel de dépense publique et la réduction drastique du train de vie de l’État. Des mesures phares qui répondent aux exigences du FMI, comme l’a rappelé Callixte Ahokposi, chef de mission pour la RDC : « La coordination entre la Banque centrale du Congo et le ministère du Budget est cruciale pour maîtriser l’inflation, actuellement contenue à 9,8% ».
Kinshasa actualités : Le calendrier des réformes s’accélère
Alors que la première revue du Programme économique et financier (FEC) se profile à Kinshasa dès le 30 avril 2025, trois chantiers prioritaires émergent :
- L’exécution rigoureuse du plan de trésorerie du secteur public
- La finalisation du budget rectificatif 2025 intégrant les contingences sécuritaires
- L’harmonisation des données macroéconomiques entre institutions
« Chaque dollar dépensé doit créer de la valeur ajoutée pour nos populations », insiste la gouverneure de la BCC, évoquant les 287 millions USD déjà injectés dans les routes de desserte agricole depuis janvier 2025.
Un équilibre fragile entre rigueur et urgence sociale
Si le FMI salue les performances congolaises – croissance projetée à 6,2% en 2025 contre 4,8% en 2024 –, les défis restent colossaux. Le ministre Fwamba le reconnaît : « L’agression à l’Est grève nos marges de manœuvre, avec un budget sécuritaire représentant 18,7% des dépenses totales ». Pourtant, l’innovation majeure du programme réside dans son volet social : 42% des fonds FEC-FRD sont alloués à la santé RDC, l’éducation et l’énergie, secteurs clés pour l’émergence d’une classe moyenne.
Transparence et gouvernance : Les garde-fous du FMI
Le Directeur du Département Afrique du FMI a martelé lors des réunions stratégiques : « Sans une gouvernance publique irréprochable, même les meilleurs programmes échouent ». Un avertissement qui fait écho aux récentes recommandations de la mission de sauvegarde, exigeant notamment :
- L’audit indépendant des marchés publics miniers
- La digitalisation complète des procédures fiscales d’ici Q3 2025
- La publication mensuelle des indicateurs de performance socio-économiques
Ces mécanismes de contrôle pourraient-ils faire de la RDC un modèle de transformation économique en Afrique subsaharienne ? La réponse se jouera dans les prochains mois, au rythme des réformes structurelles et de la pacification de l’Est.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
