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RDC : Le gouvernement Tshisekedi accusé de « stratégie d’intimidation » contre Moïse Katumbi

Dans un contexte politique congolais marqué par des tensions persistantes, le déploiement récent de militaires autour de la ferme Futuka, propriété de l’opposant Moïse Katumbi dans le territoire de Kipushi (Haut-Katanga), suscite une levée de boucliers. Justicia ASBL et l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) dénoncent une manœuvre d’« intimidation » qui contraste violemment avec les discours officiels de réconciliation nationale. Faut-il y voir une stratégie délibérée pour museler les voix critiques à l’approche des échéances électorales ?

Les deux organisations locales, pilotées par Timothée Mbuya et Hubert Tshiswaka, pointent une logique répressive qui ne serait pas isolée. En filigrane, elles établissent un parallèle troublant avec les récentes saisies de biens de l’ancien président Joseph Kabila. « Ces actions systématiques contre les figures de l’opposition sapent les fondements mêmes de l’État de droit », souligne un communiqué conjoint, rappelant que le Haut-Katanga, bastion économique stratégique, reste un épicentre des rivalités politiques en RDC.

Le timing interroge. Alors que l’accord de Doha du 23 avril 2025 prônait un dialogue inclusif et une décrispation, la présence militaire autour de Futuka – bien que n’ayant causé « aucun dégât matériel » selon les ONG – bloque l’accès à des ressources vitales pour les communautés locales. « Privés d’eau potable et de terres cultivables, les habitants deviennent les dommages collatéraux d’un bras de fer politique », analyse un expert en droits humains contacté par nos soins. Une situation qui rappelle cruellement les crises récurrentes à Goma et Lubumbashi, où les enjeux de gouvernance se mêlent aux réalités socio-économiques.

Les exigences des ONG tombent comme un couperet : retrait immédiat des forces armées, restitution des biens confisqués – dont les véhicules de Katumbi – et libération des prisonniers politiques. Autant de revendications qui mettent le président Tshisekedi face à ses contradictions. Comment concilier la promesse de « cohésion nationale » avec ces méthodes héritées d’un autre âge ? La question hante les couloirs de Kinshasa, où certains observateurs évoquent une possible « fuite en avant » du pouvoir face à la montée en puissance de l’opposition katangaise.

Les implications dépassent le cadre local. En invoquant les préaccords de Doha, Justicia ASBL et l’IRDH rappellent que la crédibilité internationale de la RDC se joue aussi dans le traitement réservé à ses dissidents. La régularisation des passeports des exilés politiques et la protection des libertés fondamentales apparaissent comme des tests décisifs pour le gouvernement. « Sans gestes forts, les discours sur la réconciliation resteront lettre morte », prévient Timothée Mbuya, dans une allusion à peine voilée aux attentes de la communauté internationale.

Cette crise survient alors que les actualités économiques RDC peinent à masquer les fractures politiques. Le risque ? Voir se reproduire les scénarios de crispation qui ont marqué les mandats précédents, avec en ligne de mire les élections de 2026. « Le pouvoir joue avec le feu en instrumentalisant les institutions », s’alarme un diplomate européen sous couvert d’anonymat. Une analyse partagée par des acteurs de la société civile à Kinshasa, qui redoutent un enchainement de mesures répressives.

Dans ce climat volatile, l’appel à la modération des ONG résonne comme un ultime avertissement. La balle est désormais dans le camp du président Tshisekedi : poursuivre une logique de confrontation au risque d’éroder sa légitimité, ou opter pour l’apaisement afin de préserver l’unité nationale. Les prochaines semaines s’annoncent déterminantes pour l’avenir politique de la RDC, entre actualités régionales explosives et jeux d’influence à l’échelle nationale.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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