Dans un contexte où les actualités RDC sont dominées par les conflits armés, une crise silencieuse frappe l’éducation spécialisée à Goma. L’Institut Neema Ephata, unique en son genre dans le Nord-Kivu, lutte pour survivre. Plus de 80% de ses élèves sourds-muets ont déserté les salles de classe, tandis que 23 enseignants sur 44 travaillent sans rémunération depuis des mois. Comment une institution vitale pour l’inclusion scolaire peut-elle sombrer dans l’indifférence générale ?
Un modèle éducatif au bord de l’implosion
Fondé pour offrir une éducation adaptée aux enfants en situation de handicap auditif, l’établissement fonctionnait grâce à un fragile équilibre : des subventions étatiques minimales complétées par la contribution des parents. Mais l’offensive rebelle du M23 a rompu ce mécanisme. « Les parents survivent au jour le jour. Comment pourraient-ils encore payer les frais scolaires ? », interroge Amos Tulinabo, responsable de l’institut.
Le cercle vicieux de la précarité
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- 52% du personnel enseignant non pris en charge par l’État
- 100% des familles bénéficiaires en situation d’extrême pauvreté
- 60% d’échec aux examens du premier semestre
Cette réalité illustre comment les actualités politiques RDC impactent directement le secteur social. « Un ventre creux n’a point d’oreilles », répète M. Tulinabo, soulignant l’absurdité de demander aux enseignants de travailler sans salaire alors que la ville est paralysée par la guerre.
Une bombe à retardement sociale
Les conséquences dépassent le cadre éducatif. Privés de leur unique structure d’accueil, des dizaines d’enfants sourds-muets errent désormais dans les rues de Goma. « Sans éducation spécialisée, ces enfants perdent toute chance d’autonomie future », déplore un travailleur social sous couvert d’anonymat. La situation pose une question cruciale : la protection des plus vulnérables doit-elle être sacrifiée sur l’autel des conflits armés ?
Appels à la solidarité internationale
Face à l’inaction des pouvoirs publics, l’établissement lance un cri d’alarme aux organisations humanitaires. « Nous avons besoin de soutien alimentaire pour les enseignants et de fournitures pédagogiques adaptées », précise le responsable. Un défi de taille dans une région où les actualités régionales RDC font état de multiples urgences concurrentes.
Alors que les négociations de paix piétinent, la communauté éducative de Goma espère un sursaut des autorités. Car chaque jour perdu creuse un peu plus le fossé de l’inégalité pour ces enfants doublement marginalisés : par leur handicap et par la guerre.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net