La République Démocratique du Congo (RDC) amorce une révolution énergétique dans sa capitale. La Société nationale d’électricité (SNEL) et le géant chinois Chint Electric viennent de sceller un partenariat stratégique pour réhabiliter le réseau électrique vétuste de Kinshasa-Nord. Un contrat de 50 millions USD qui promet de transformer radicalement l’accès à l’électricité pour près de 25 000 ménages et entreprises des communes de Barumbu, Gombe, Kasa-Vubu, Kinshasa et Lingwala.
Une cure de jouvence pour un réseau sexagénaire
Le projet, qualifié de « chirurgie structurelle » par les experts, cible un réseau électrique hérité de la Co-électric datant des années 1960. « Nous remplaçons les artères obstruées du système par des infrastructures numériques performantes », explique un ingénieur de la SNEL sous couvert d’anonymat. La modernisation passe par l’installation de 60 cabines haute technologie et le renforcement de quatre sous-stations critiques.
La fin des factures fantômes
L’innovation phare réside dans le déploiement massif du système SNELBOX. Ces compteurs intelligents prépayés remplaceront définitivement la facturation forfaitaire, source de contentieux récurrents. « C’est une double révolution : technique pour le réseau, sociale pour les usagers », analyse le professeur Nkosi, économiste énergétique à l’Université de Kinshasa.
Un modèle exportable
Avec 1 175 nouveaux éclairages publics et six feeders moyenne tension de 30 kV, ce projet pilote dessine la matrice des futures rénovations urbaines. La construction des boucles Sendwe-Ndolo-CDA et Lingwala-VDP-Sendwe constitue une première en matière d’interconnexion sécurisée. « Ces infrastructures permettront une réduction de 40% des pertes techniques », précise Fabrice Lusinde, DG de la SNEL.
Le défi chinois
Pour Chint Electric, ce contrat représente un test crucial. « Nous appliquons ici notre savoir-faire éprouvé dans les mégalopoles asiatiques », assure Wu Jinjia, son directeur général. L’entreprise devra adapter ses technologies aux spécificités du réseau kinois, mélange unique de vétusté et de croissance exponentielle de la demande.
Impact économique en cascade
Les analystmes prévoient un effet domino sur l’économie locale :
– Création de 1 200 emplois directs pendant les travaux
– Réduction de 15% des coûts opérationnels pour les PME
– Augmentation attendue de 2,7 points de croissance dans le secteur tertiaire
Ce projet s’inscrit dans le plan quinquennal du gouvernement visant à porter le taux d’électrification de Kinshasa à 65% d’ici 2026.
Question rhétorique
Ce pari technologique suffira-t-il à endiguer les délestages chroniques qui freinent le développement économique de la capitale ? La réponse se mesurera au nombre d’heures d’électricité continues dans les foyers kinois d’ici 2025.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net