Dans une capitale congolaise où les embouteillages chroniques rythment le quotidien des millions d’habitants, l’initiative législative du député Tobie Kayumbi suscite autant d’espoirs que de scepticisme. La proposition de réforme du code de la route, vieux de 46 ans, apparaît comme un jeu politique audacieux dans un contexte où Kinshasa actualités se résument trop souvent à des promesses non tenues.
Le parlementaire, dans une déclaration à la presse, a martelé : « Notre législation routière date d’une époque où le téléphone portable n’existait pas. Faut-il s’étonner qu’elle soit inadaptée à l’explosion des wewa et aux défis démographiques actuels ? » Une pique à peine voilée contre l’immobilisme législatif qui caractérise depuis des années les actualités politiques RDC.
Parmi les innovations phares du texte, le contrôle accru des mototaxis – ces artères vitales et anarchiques de la mobilité kinoise – cristallise les attentes. Mais comment appliquer une réglementation stricte dans un secteur dominé par l’économie informelle ? La question reste en suspens, tout comme le recyclage des agents de circulation, souvent pointés du doigt dans les enquêtes RDC sur la corruption routière.
Autre pierre angulaire du projet : le renouvellement quinquennal des permis de conduire. Une mesure qui, si elle est adoptée, pourrait constituer un séisme sociétal dans un pays où nombre de conducteurs n’ont jamais passé d’examen théorique. « C’est vouloir assainir le fleuve à partir de son embouchure », ironise un expert en mobilité urbaine sous couvert d’anonymat.
Le député Kayumbi insiste pourtant sur l’urgence d’agir : « Les piétons représentent 65% des victimes d’accidents. Notre texte restaure leurs droits fondamentaux à circuler sans risquer sa vie. » Un argument humanitaire qui pourrait trouver écho dans les actualités locales RDC, mais qui se heurte à la réalité d’infrastructures délabrées.
Sur le plan politique, ce projet de loi fonctionne comme un révélateur des tensions parlementaires. Le groupe majoritaire acceptera-t-il de moderniser un texte adopté sous Mobutu ? Les opposants y verront-ils une opportunité de déstabilisation ? À quelques mois des échéances électorales, chaque camp pèse ses mots sur ces analyses politiques RDC.
Reste que la réforme pose une question fondamentale : peut-on légiférer sur le chaos ? La multiplication des axes non asphaltés, l’absence de feux tricolores fonctionnels et la croissance exponentielle du parc automobile appellent une réponse systémique. Comme le souligne un urbaniste : « Modifier le code de la route sans repenser l’aménagement urbain, c’est comme repeindre une maison fissurée. »
Alors que le projet arrive en commission parlementaire, les Kinois observent, entre cynisme et lassitude. Et si cette initiative devenait le symbole d’une nouvelle génération de législateurs pragmatiques ? Ou au contraire, s’ajouterait-elle au long catalogue des nouvelles congolaises promises et jamais appliquées ? L’histoire jugera. Mais d’ores et déjà, un fait s’impose : dans l’arène politique congolaise, la bataille pour Kinshasa passe par ses artères congestionnées.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
