Kinshasa a vibré ce jeudi 24 avril lors du vernissage d’un ouvrage qui pourrait redéfinir les contours du processus démocratique en République Démocratique du Congo. Le « Traité de droit électoral congolais » du professeur Jean-Louis Esambo s’impose d’emblée comme une contribution majeure à l’édification d’un système électoral crédible, à l’heure où le pays prépare des scrutins décisifs.
Un décryptage systémique des mécanismes électoraux
Présenté par le professeur Mabi Mulumba, ce manifeste de 214 pages déploie une architecture analytique en quatre piliers fondamentaux. Le cadre juridique des élections congolaises y est passé au crible, des « acteurs clés du processus » aux « subtilités du contentieux électoral ». Une particularité qui interpelle : l’approche mathématique des élections défendue par l’auteur, transformant chaque bulletin en équation démocratique.
Quelles leçons tirer des échecs passés ? Comment bâtir une jurisprudence électorale fiable ? Le professeur Esambo ose une plongée sans concession dans les failles systémiques, tout en traçant des perspectives concrètes. « Le pouvoir n’a de sens que par son utilité sociale », assène-t-il, posant ainsi les bases d’une éthique politique renouvelée.
Une bible pour les acteurs de la démocratie
Le constitutionnaliste ivoirien Djedjro Francisco Manedje ne s’y est pas trompé : cet opus devient la « référence incontournable » pour décrypter le code électoral congolais. Legislateurs, chercheurs et étudiants y trouveront matière à repenser l’ingénierie électorale. À Kinshasa comme à Lubumbashi, les facultés de droit s’arrachent déjà cet outil pédagogique hors norme.
« L’analyse comparative avec les modèles régionaux ouvre des perspectives cruciales pour la réforme institutionnelle », souligne un expert contacté par notre rédaction. Preuve que l’ouvrage dépasse les frontières congolaises pour alimenter le débat sur la gouvernance en Afrique centrale.
Un investissement citoyen à 150 USD
Commercialisé à 150 dollars américains, ce traité s’adresse prioritairement aux institutions et bibliothèques universitaires. Reste à savoir si sa diffusion pourra toucher les organisations de la société civile, actrices-clés du monitoring électoral. Une question qui renvoie au défi plus large de l’accès au savoir juridique en RDC.
Alors que les prochaines échéances électorales se profilent à l’horizon, ce manifeste arrive à point nommé. Entre innovations méthodologiques et ancrage dans les réalités congolaises, il pourrait bien constituer le socle d’une révolution tranquille dans la gestion des scrutins. Un enjeu capital pour la consolidation démocratique du pays, au cœur des préoccupations des partenaires internationaux.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net