La nouvelle de la disparition du pape François, emporté par un accident vasculaire cérébral, a provoqué une onde de choc jusqu’en République Démocratique du Congo. Ce lundi 21 avril, la cathédrale Notre Dame du Congo à Kinshasa vibrait sous les prières et les sanglots lors d’une messe commémorative. « Je vous demande donc de nous accompagner dans vos prières, particulièrement le saint père, dans sa situation actuelle. Nous savons bien que de là où il est, c’est lui qui interviendra plus efficacement pour nous », a lancé le cardinal Fridolin Ambongo, la voix nouée par l’émotion. Une déclaration qui résonne comme un appel à l’unité, dans un pays où l’Église catholique reste un pilier face aux défis socio-politiques.
Mais comment la RDC, terre de fervents croyants, traverse-t-elle ce deuil planétaire ? Les fidèles congolais, habitués à voir dans le pape François un défenseur des marginalisés, se retrouvent orphelins d’une voix qui dénonçait régulièrement les injustices économiques et les conflits armés. Actualités RDC et Kinshasa actualités se font aujourd’hui l’écho d’une douleur collective, mêlée d’inquiétudes sur l’avenir des relations entre le Vatican et une Église congolaise en première ligne contre la pauvreté.
Des funérailles sous haute tension symbolique
Les préparatifs des obsèques, prévues ce samedi 26 avril à la basilique Saint-Pierre, cristallisent les regards. Selon Vatican News, le cercueil du souverain pontife sera transporté vers la basilique Sainte-Marie-Majeure après une cérémonie présidée par le cardinal Giovani Battista Re. Un protocole chargé de symboles, où chaque geste rappelle le poids géopolitique d’un pape qui avait marqué les esprits en RDC par sa proximité avec les victimes des violences à l’Est du pays.
En parallèle, l’annonce de la participation de plusieurs chefs d’État aux funérailles interroge. Quel message enverront-ils à une nation congolaise encore meurtrie par des décennies de crises ? La présence – ou l’absence – de certains dirigeants sera scrutée à la loupe, dans un contexte où la politique RDC reste tributaire des équilibres internationaux.
Entre deuil et résilience : l’Église congolaise à l’épreuve
Derrière les rituels solennels se profile une question cruciale : qui portera désormais le flambeau de la justice sociale si cher au pape François ? Les communautés chrétiennes de Goma, Lubumbashi ou Mbuji-Mayi, habituées à trouver dans les paroisses un refuge contre l’insécurité, attendent des signes concrets. « Le saint père nous avait promis de venir. Maintenant, c’est à nous de perpétuer son combat », confie une mère de famille rencontrée devant la cathédrale, les mains serrées sur un chapelet.
Cette période de novemdiales (neuf jours de deuil) pourrait-elle devenir un catalyseur pour l’Église locale ? Certains observateurs y voient l’occasion d’un recentrage sur les priorités congolaises : accès aux soins de santé, éducation des jeunes, paix dans le Kivu. Autant de défis où le journalisme d’investigation RDC a un rôle clé à jouer pour maintenir la pression sur les décideurs.
Alors que les cloches de Notre Dame du Congo sonnent le glas, une certitude émerge : le décès du pape François n’est pas qu’un événement religieux. Il devient le miroir des aspirations d’une nation entière, tiraillée entre traditions et modernité, entre deuil et espoir d’un avenir meilleur. Dans les ruelles de Kinshasa comme sur le parvis du Vatican, c’est toute la résilience d’un peuple qui se donne à voir.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd