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RDC : L’intelligence artificielle, fossoyeuse ou alliée de la création littéraire congolaise ?

Dans l’effervescence culturelle de Kinshasa, le Centre Wallonie-Bruxelles a servi de cadre à une réflexion aussi urgente que poétique sur les mutations du monde littéraire. Ce mercredi 23 avril, à l’occasion de la Journée mondiale du livre et des droits d’auteur, des esprits brillants – artistes, juristes, experts en technologie et innovation RDC – se sont réunis pour décortiquer un dilemme contemporain : comment protéger l’âme humaine de la création face à l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle ?

L’air vibrait de cette tension fertile entre tradition et modernité. Richard Ali, écrivain et gardien des savoirs à la bibliothèque de la Délégation Wallonie-Bruxelles, a posé le décor d’un débat brûlant : « Le créateur littéraire congolais navigue désormais entre l’enclume de l’inspiration et le marteau des algorithmes. » Sa voix, teintée d’une gravité prophétique, rappelait que chaque ligne de code pourrait demain menacer la singularité des récits nés dans la sueur des nuits kinoises.

Pendant deux heures, le panel a déroulé le fil d’une inquiétude créatrice. Comment définir la paternité d’une œuvre lorsque la machine suggère des métaphores, corrige des rythmes, anticipe des dénouements ? Les experts en droits d’auteur RDC ont évoqué ces textes de loi devenus fragiles comme du papier bible face aux avancées technologiques. Une participante, les doigts frôlant nerveusement son carnet de notes, lança : « Et si demain, un roman écrit par IA devenait best-seller sans qu’aucun humain n’en perçoive les royalties ? »

Pendant ce dialogue des consciences, l’Institut national des musées de la RDC offrait un contrepoint tangible à ces abstractions numériques. Sous les néons tamisés du boulevard Triomphal, des piles de livres exhalaient leur parfum d’encre et de possibles. L’exposition-vente, véritable foire aux trésors littéraires, rappelait que le livre reste ce « territoire portable » cher à l’écrivain congolais Emmanuel Dongala. Des mains se tendaient, feuilletaient, caressaient les couvertures – gestes millénaires qui résistent encore à la dématérialisation.

Cette journée, à l’image de la culture RDC contemporaine, dessinait les contours d’une renaissance africaine à l’ère digitale. Entre les murs du Centre Wallonie-Bruxelles bruissait l’écho des combats futurs : préserver la mémoire tout en embrassant l’innovation, défendre les créateurs sans étouffer le progrès. Comme le chuchotait un vieil écrivain en sortant de la conférence : « L’IA ? Un nouveau chapitre à écrire… mais pas sans nous. »

Alors que Kinshasa continue d’écrire son histoire entre actualités politiques RDC et bouleversements technologiques, cette journée restera comme un phare dans la brume. Elle pose une question essentielle : comment faire de l’intelligence artificielle un allié plutôt qu’un fossoyeur de l’imaginaire congolais ? La réponse, sans doute, germe déjà dans l’esprit fécond de ceux qui savent que chaque innovation n’est qu’un nouveau crayon entre les mains des rêveurs.

Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net

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Yvan Ilunga
Yvan Ilunga
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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