Dans un coup de théâtre à la fois audacieux et stratégique, les sélectionneurs de l’équipe nationale ont officialisé la liste des 24 joueurs qui défendront les couleurs de la RDC lors de la phase finale de la compétition en Égypte, du 27 avril au 18 mai. Parmi eux, deux noms cristallisent l’attention : Toni Talasi et Ibrahim Matobo. Ces deux guerriers des terrains, piliers incontestés de l’AF Anges Verts et du FC Les Aigles du Congo, ont été libérés par leurs clubs malgré les enjeux brûlants des Play Off du championnat national. Un sacrifice qui interroge autant qu’il impressionne.
Comment des clubs en pleine bataille pour une qualification africaine acceptent-ils de se priver de leurs fers de lance ? La réponse tient en un mot : patriotisme. Alors que la compétition se déroule hors période FIFA, les dirigeants des Anges Verts et des Aigles du Congo ont fait preuve d’une abnégation rare. « Ils sont à féliciter clairement », insiste un observateur averti du paysage sportif congolais, rappelant que d’autres formations ont préféré retenir leurs talents face à des défis similaires.
À Tunis, où le groupe s’est installé depuis une semaine, Talasi et Matobo peaufinent leur préparation sous le regard aiguisé des recruteurs internationaux. Leur mission ? Transcender leur statut de héros locaux pour s’imposer sur l’échiquier continental. « C’est le moment de tout donner, comme lors des éliminatoires à Brazzaville où ils ont brisé l’hégémonie camerounaise », souligne un membre du staff technique, la voix chargée d’une fébrilité contenue.
Leur premier défi ? Affronter le Ghana ce vendredi 2 mai, avant d’enchaîner contre la Centrafrique et le Sénégal. Des chocs qui promettent d’être électriques, surtout pour les deux joueurs congolais dont les performances pourraient ouvrir les portes de carrières internationales. Matobo, avec sa vision de jeu digne d’un stratège, et Talasi, boulet de canon offensif, incarnent cette nouvelle génération prête à secouer l’ordre établi.
Mais derrière l’euphorie persiste une question cruciale : leur absence prolongée ne risque-t-elle pas de compromettre les ambitions de leurs clubs en RDC ? Les Anges Verts et les Aigles du Congo jouent gros dans ces Play Off, avec en ligne de mire une qualification historique pour les compétitions africaines. Un dilemme cornélien entre intérêts nationaux et aspirations continentales, typique du paysage sportif congolais où chaque décision pèse lourd.
Sur le terrain égyptien, tous les regards seront braqués sur ce duo explosif. Leur chemistry, forgée dans l’enfer des derbys congolais, pourrait bien devenir l’arme secrète de la sélection. « Ils n’ont pas été libérés pour rien », martèle un supporter de Kinshasa, les yeux brillants d’espoir. Entre les enjeux sportifs et les calculs stratégiques, une chose est sûre : l’Actualité sportive RDC vit ici un de ses moments les plus palpitants.
Alors que le compte à rebours est lancé, une dernière interrogation plane : et si ce tournoi marquait l’émergence d’une nouvelle ère pour le football congolais ? Avec des clubs prêts à sacrifier l’immédiat pour la gloire collective, et des joueurs affamés de reconnaissance continentale, la RDC pourrait bien écrire un nouveau chapitre de son histoire sportive. À suivre…
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd