Le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a lancé un appel vibrant au secteur privé congolais lors de sa visite au pavillon de la République Démocratique du Congo (RDC) à l’Exposition universelle 2025 d’Osaka. Dans un contexte où la diversification des marchés s’impose comme une priorité nationale, cette plateforme internationale représente une opportunité stratégique pour booster les exportations RDC et consolider l’image du pays comme « pays solution » face aux défis globaux.
« C’est à travers des occasions comme celles-ci que l’on noue des partenariats solides », a affirmé Julien Paluku, soulignant que la RDC a déjà décroché plusieurs collaborations grâce aux précédentes expositions. Avec un stand commercial fréquenté par des milliers de visiteurs et un espace dédié à la vente de produits locaux, Osaka sert de vitrine économique pour mettre en lumière les richesses minières, agricoles et artisanales congolaises. Une démarche alignée avec la stratégie nationale de promotion des exportations, visant à réduire la dépendance aux matières premières traditionnelles.
Mais pourquoi le Japon, et pourquoi maintenant ? Alors que l’économie congolaise cherche à s’extraire des sentiers battus, le marché nippon – troisième puissance économique mondiale – offre des débouchés inexplorés pour le café, le cacao ou les produits manufacturés locaux. Le ministre a rappelé que l’objectif est d’« accroître le volume des exportations vers le Japon et d’autres marchés internationaux », une ambition soutenue par la semaine spéciale de la RDC prévue du 23 au 30 juin 2025.
Cette dynamique s’inscrit dans un cadre plus large : celui de la croissance économique RDC, où le secteur privé est appelé à jouer un rôle de locomotive. Pourtant, les défis persistent. Malgré un potentiel estimé à 24 000 milliards de dollars en ressources minérales, la RDC peine encore à transformer ses atouts géologiques en valeur ajoutée durable. L’Expo 2025, placée sous le thème « Concevoir la société du futur », pourrait ainsi servir de catalyseur pour attirer des investissements dans les technologies vertes ou l’agro-industrie.
Les retombées potentielles ? Outre une visibilité accrue, les entreprises congolaises pourraient y décrocher des contrats avec des partenaires asiatiques, à l’image des récents accois dans le secteur des batteries électriques. Reste à savoir si le secteur privé local, souvent confronté à des difficultés logistiques et financières, parviendra à saisir cette occasion. Le gouvernement promet un accompagnement, mais les acteurs économiques réclament des mesures concrètes : simplification des procédures douanières, financements dédiés à l’exportation, et appui technique pour répondre aux normes internationales.
À l’heure où les actualités économiques RDC oscillent entre optimisme et défiance, l’initiative d’Osaka dessine une feuille de route audacieuse. Si elle aboutit, elle pourrait marquer un tournant dans l’insertion de la RDC dans les chaînes de valeur mondiales. Mais comme le rappelle un expert en commerce international contacté par nos rédactions : « Une vitrine ne suffit pas. Il faut des produits compétitifs, une gouvernance transparente et une synergie public-privé à toute épreuve. » Le compte à rebours est lancé : d’ici juin 2025, la balle est dans le camp des entrepreneurs congolais.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net