Dans une province du Maniema souvent ébranlée par des défis structurels, l’annonce du ministre provincial de l’Éducation, Marungu Useni Kadjol, suscite autant d’espoir que de questions. La promesse d’un règlement définitif des retards de salaire des enseignants et la suppression des retenues illégales résonnent-elles comme une victoire durable ou un répit temporaire ? Une tournée dans les territoires de Kibombo, Kasongo et Kambambare a servi de tribune à cette déclaration, mais que cache réellement ce bilan optimiste ?
Une tournée sous le signe des réformes
Le ministre a parcouru pas moins de 10 sous-divisions de la province éducationnelle Maniema 2, répondant à une recommandation urgente de l’assemblée provinciale. « Les retards de paiement par le service Caritas sont derrière nous », a-t-il affirmé, évoquant également la prise en charge des primes de gratuité et des frais de fonctionnement des écoles publiques. Un discours volontariste, mais qui contraste avec des années de dysfonctionnements chroniques dans le secteur éducatif congolais.
Le casse-tête des salaires : une page tournée ?
Si la suppression des retenues illégales soulage des enseignants longtemps lésés, certains observateurs restent prudents. Combien de mois de retard ont réellement été épongés ? Les mécanismes de contrôle pour éviter de nouvelles dérives sont-ils opérationnels ? Autant de questions qui persistent, alors que la politique RDC en matière d’éducation peine souvent à concrétiser ses ambitions sur le terrain.
Gratuité de l’enseignement : entre promesses et réalités
La prime de gratuité, pilier de la réforme éducative nationale, serait enfin versée aux enseignants concernés. Pourtant, dans d’autres régions comme Kinshasa ou Goma, ces allocations tardent encore à devenir une réalité quotidienne. Le Maniema parviendra-t-il à maintenir cet équilibre précaire ? L’enjeu dépasse les frontières provinciales, touchant à la crédibilité même des actualités économiques RDC en matière de gestion publique.
Un modèle pour les autres provinces ?
Cette réussite affichée interroge : pourquoi le Maniema y serait-il parvenu là où d’autres territoires stagnent ? Le ministre invoque une « collaboration efficace » avec les acteurs locaux, mais l’absence de données précises sur les délais de paiement résorbés ou les montants restitués laisse planer un flou artistique. Dans un pays où le journalisme d’investigation RDC révèle régulièrement des écarts entre discours et pratiques, la transparence reste un impératif.
Reste que pour des milliers d’enseignants, cette annonce pourrait marquer un tournant. À condition que les engagements se muent en mécanismes durables. Alors que la santé RDC et l’économie RDC captent souvent l’attention, cette avancée rappelle que l’éducation demeure le socle silencieux du développement. Le Maniema saura-t-il transformer l’essai ? La réponse se écrira dans les salles de classe… et sur les fiches de paie.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net