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Kasaï-Oriental : La RN2 s’effondre, l’économie régionale au bord du ravin !

Dans un geste attendu par des milliers de Congolais, le Gouverneur Jean-Paul Mbuebue a officiellement donné le coup d’envoi des travaux de réhabilitation de la Route Nationale Numéro 2 (RN2), artère vitale reliant Mbuji-Mayi à Kabinda. Ce tronçon stratégique, endommagé par des pluies diluviennes il y a une semaine, paralyse depuis le trafic de denrées alimentaires et de passagers dans le Kasaï-Oriental. Une intervention d’urgence qui soulève une question cruciale : comment une route si essentielle a-t-elle pu rester aussi vulnérable aux aléas climatiques ?

Les images du « trou béant » de Tshilenge, à 30 km de Mbuji-Mayi, ont circulé comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Plus qu’un simple accident géographique, cette brèche de plusieurs mètres symbolise les défis infrastructurels chroniques de la RDC. Les pluies torrentielles du 12 avril ont transformé cette portion en piège mortel, creusant des ravins menaçants et immobilisant des convois entiers. « Nos camions chargés de manioc et de maïs pourraient pourrir sur place », témoigne un transporteur bloqué depuis cinq jours.

L’impact économique est immédiat. La RN2 constitue le cordon ombilical pour l’évacuation de 65% de la production agricole du territoire de Tshilenge vers Mbuji-Mayi, hub commercial de 3,5 millions d’habitants. Selon les données de la Chambre de Commerce, près de 200 tonnes de vivres transitent quotidiennement par cette voie. Une interruption qui fait grimper les prix sur les marchés de la capitale du Kasaï-Oriental, où le sac de farine de maïs a déjà pris 15% en une semaine.

Le choix des entreprises SAFRIMEX et CJIC pour ces travaux éclair n’est pas anodin. Spécialisées dans les chantiers routiers à haute intensité de main-d’œuvre, ces sociétés promettent un délai record grâce à des techniques de compactage renforcé et de drainage innovant. « Nous mobilisons 150 ouvriers jour et nuit avec un double objectif : rétablir la circulation dans les 72 heures et sécuriser le tracé contre de futures intempéries », explique un ingénieur sur site sous couvert d’anonymat.

Mais au-delà de l’urgence, ce chantier met en lumière un paradoxe congolais. Comment expliquer que des axes structurants dépendent encore de financements ponctuels après chaque catastrophe ? Le budget alloué – non divulgué officiellement – interroge sur la pérennité des solutions apportées. « C’est un pansement sur une jambe de bois », critique un expert en infrastructures contacté par Congo Quotidien. « Sans investissement dans des études géotechniques préventives et un entretien régulier, nous reproduirons ce scénario à chaque saison des pluies ».

Les conséquences sociales ajoutent à l’urgence. Plus de 400 000 habitants des zones rurales de Ngandajika et Kabinda dépendent de cette route pour accéder aux centres de santé et aux marchés. « Les ambulances ne peuvent plus passer depuis l’effondrement », déplore une infirmière de Tshilenge jointe par téléphone. Un enjeu humanitaire qui dépasse largement la simple logistique économique.

À l’heure où le gouvernement central affiche sa volonté de désenclaver les provinces, ce chantier devient un test décisif. Les yeux des investisseurs miniers de la région – potentiels contributeurs à l’économie nationale – sont braqués sur la rapidité d’exécution. La RN2 n’est pas qu’une route : c’est le baromètre de la crédibilité institutionnelle dans une zone où 78% de l’activité dépend du transport routier.

Si les travaux respectent les délais annoncés, cette crise pourrait inspirer un nouveau modèle de gestion préventive des infrastructures. Mais gare aux fausses notes : une réhabilitation bâclée risquerait d’érode la confiance des populations déjà éprouvées par des décennies de négligence infrastructurelle. L’avenir économique du Kasaï-Oriental se joue aujourd’hui sur ce chantier poussiéreux de Tshilenge.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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