Une épidémie de choléra frappe actuellement la zone de santé de Muanda, dans la province du Kongo-Central, avec un bilan alarmant de 14 cas recensés dont 4 décès en seulement deux semaines. Selon le Dr Philippe Suela, médecin chef de zone, cette flambée épidémique trouve son origine dans la province angolaise voisine de Soyo, où la maladie sévit depuis plus de deux mois.
Le premier cas détecté à Muanda présentait les symptômes caractéristiques du choléra : diarrhée aqueuse, vomissements et déshydratation sévère. Les analyses de laboratoire ont confirmé la présence de la souche Ogawa, particulièrement virulente. « Cette épidémie est clairement importée de notre voisin angolais », a souligné le médecin chef de zone lors d’un point presse.
Face à cette urgence sanitaire, les autorités locales ont immédiatement mis en place des mesures de riposte. Les équipes médicales et celles du Programme national d’hygiène aux frontières sont mobilisées pour prendre en charge les malades et contenir la propagation de la maladie. Mais comment une telle épidémie peut-elle se propager aussi rapidement ?
Le choléra, maladie diarrhéique aiguë, se transmet principalement par l’eau ou les aliments contaminés. Dans les zones frontalières comme Muanda, où les échanges avec l’Angola sont fréquents, le risque de propagation est particulièrement élevé. Les conditions d’hygiène précaires et l’accès limité à l’eau potable constituent des facteurs aggravants.
Les autorités sanitaires insistent sur l’importance des mesures préventives. « Se laver régulièrement les mains avec du savon, surtout avant de manger et après être allé aux toilettes, est essentiel », rappelle le Dr Suela. Il met également en garde contre tout contact direct avec les vêtements ou les sécrétions des personnes malades.
En cas de symptômes, la réhydratation orale immédiate peut sauver des vies. « Dès les premiers signes de déshydratation – bouche sèche, soif intense, urines rares – il faut commencer la réhydratation avant même de se rendre à l’hôpital », conseille le médecin. Des sachets de sels de réhydratation orale sont disponibles dans les centres de santé.
Cette épidémie rappelle cruellement la vulnérabilité des zones frontalières face aux maladies transmissibles. Alors que la RDC lutte contre plusieurs foyers épidémiques simultanément, cette nouvelle alerte au choléra dans le Kongo-Central souligne l’importance d’une coopération transfrontalière renforcée en matière de surveillance épidémiologique.
Les habitants de Muanda et des zones avoisinantes sont appelés à la plus grande vigilance. Toute personne présentant des symptômes doit immédiatement consulter un centre de santé. Les autorités promettent de renforcer les contrôles aux postes frontaliers et les campagnes de sensibilisation à l’hygiène dans les communautés à risque.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net