Les images des écoles de Kinshasa transformées en abris de fortune pour des milliers de sinistrés des inondations ont marqué les esprits ces dernières semaines. Ce vendredi 18 avril, une opération de délocalisation a enfin débuté sous la supervision du ministre provincial de l’Éducation, Jeannot Canon. Une lueur d’espoir pour ces familles qui ont tout perdu, mais aussi pour les élèves dont la rentrée scolaire était compromise.
« Nous ne pouvions plus attendre », confie le ministre Canon, visiblement soulagé. Les sinistrés seront relogés dans deux nouveaux sites de transit en cours d’aménagement : le stade municipal de Bandalungwa et un espace dédié dans la commune de la N’sele. Une solution temporaire, mais urgente, pour libérer les écoles et permettre aux enfants de reprendre le chemin des classes dès lundi prochain.
Les chiffres donnent le vertige : plus de quarante mille ménages enregistrés depuis le début de cette catastrophe. Des familles entières déplacées, des vies bouleversées par les caprices du ciel. Comment en est-on arrivé là ? Les constructions anarchiques, le manque d’infrastructures adaptées, la précarité généralisée… Autant de facteurs qui transforment chaque saison des pluies en cauchemar pour les Kinois.
Le ministre lance un appel pressant aux parents : « Envoyez vos enfants à l’école lundi ». Un message simple, mais qui cache une réalité complexe. Après des semaines passées dans des salles de classe transformées en dortoirs, comment ces enfants vont-ils retrouver le rythme scolaire ? Quelles séquelles psychologiques garderont-ils de cette expérience traumatisante ?
Cette crise met en lumière les failles d’un système urbain à bout de souffle. Kinshasa, mégapole en perpétuelle expansion, semble chaque année moins capable de faire face aux aléas climatiques. Les solutions d’urgence, comme ces délocalisations, sont nécessaires mais ne suffiront pas. Quand donc la capitale congolaise se dotera-t-elle d’une véritable politique de prévention et d’aménagement du territoire ?
En attendant, les regards se tournent vers ces deux nouveaux sites d’accueil. Seront-ils à la hauteur des besoins ? Disposeront-ils d’eau potable, de sanitaires décents, de services médicaux ? La balle est maintenant dans le camp des autorités. La gestion de cette crise humanitaire sera un test crucial pour la gouvernance provinciale.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
