La situation est critique dans la province du Kasaï, où un ravin grandissant a coupé en deux la route principale reliant Tshikapa à Kamonia. Les conséquences sont immédiates et dramatiques pour les habitants et les opérateurs économiques de la région. « Nous sommes bloqués », déplore Clément Yawudiko, membre de la société civile et facilitateur du groupe de dialogue permanent de Kamonia. Les pluies récentes ont accéléré l’érosion, transformant ce qui était un problème latent en une véritable catastrophe.
Les témoignages des habitants reflètent une détresse palpable. « Tout le monde a vu cela venir. Personne n’est intervenu », regrette un habitant de Kamonia, également opérateur économique. La route coupée signifie bien plus qu’un simple désagrément : c’est une artère vitale pour l’approvisionnement en produits vivriers et cosmétiques en provenance de l’Angola. Sans elle, l’économie locale est asphyxiée, et les prix des denrées risquent de flamber.
Kamonia, située à plus de 70 kilomètres de Tshikapa, dépend fortement de cette route pour ses échanges commerciaux, notamment avec la province angolaise de Lunda North. La coupure du trafic isole davantage cette cité déjà enclavée, aggravant les difficultés quotidiennes des populations. Les autorités provinciales, pourtant alertées, tardent à réagir, laissant planer un sentiment d’abandon parmi les habitants.
Cette situation met en lumière les défis infrastructurels persistants en RDC, particulièrement dans les régions éloignées. Comment expliquer que des problèmes d’érosion, pourtant prévisibles, ne soient pas pris en charge à temps ? Les questions de maintenance des routes et de gestion des risques environnementaux restent criantes, et cette crise locale en est une illustration flagrante.
En attendant une éventuelle intervention des autorités, les habitants de Kamonia se retrouvent pris au piège, contraints de trouver des solutions alternatives pour survivre. L’urgence est réelle, et chaque jour sans réponse aggrave un peu plus leur précarité. Cette crise, si elle n’est pas résolue rapidement, pourrait avoir des répercussions bien au-delà de la province du Kasaï, rappelant une fois de plus l’importance des infrastructures routières dans le développement économique et social de la RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd